Benoît Poelvoorde se lâche. Certes, le comédien n'est pas du genre à jouer les timides lorsqu'il est en promotion mais cette fois, ce n'est pas pour un film qu'il fait la couverture du magazine So Film. Il revient sur son riche parcours avec sa franchise teintée d'un humour pareil à nul autre. Dans son entretien-fleuve avec la revue, il ne s'épargne pas mais balance aussi sur certaines personnalités qu'il a croisées. Dans l'ordre : Isabelle Huppert, Sharon Stone, Laurent Ruquier, Catherine Barma et Thierry Ardisson.
Je la prenais en flagrant délit.
Isabelle Huppert
Benoît Poelvoorde a tourné avec Isabelle Huppert dans Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine. S'il commence à dire qu'avec Gérard Depardieu, elle est l'actrice qui en impose le plus alors qu'elle pèse "40 kilos toute mouillée", il ne manque ensuite pas de révéler son obsession : "Elle a la manie de se regarder, mais alors quasiment tout le temps. Dès qu'elle trouve un miroir, un rétroviseur de bagnole ou même un couteau, elle se regarde. Le pire, c'est qu'elle ne fait même pas exprès. Donc, quand j'ai repéré ce tic, je me suis mis à la vanner. Je m'approchais discrètement, je la prenais en flagrant délit et là je hurlais : 'Ah, Isabelle, fais attention, tu te regardes ! Tu te regardes encore, Isabelle...' Elle riait comme une folle. Isabelle Huppert, il faut le dire, est rieuse. Mieux, elle est capable d'autodérision."
Juste une blonde sophistiquée.
Sharon Stone
Le film qui a lancé la carrière de Benoît Poelvoorde, C'est arrivé près de chez vous, avait été sélectionné au Festival de Cannes en 1992, la même année que la présentation de Basic Instinct, avec une certaine Sharon Stone. De la star américaine, l'acteur ne garde pas un souvenir impérissable : "Sharon Stone, si je l'ai croisée, je ne l'ai pas reconnue. Elle ne me faisait aucun effet. C'était juste une blonde américaine sophistiquée, et pas intéressante. T'es juste devant une blonde américaine, ça sert à quoi ? Alors que Lio : elle était d'origine portugaise, libérée sexuellement, super marrante. Elle incarnait la Belgique, alors que la Sharon Stone, rien à foutre, ce n'est pas du tout mon monde."
Il rit à ses propres vannes.
Puis Benoît Poelvoorde explique, à propos du désir de faire rire, qu'il ne comprend pas qu'on puisse juger l'humour de quelqu'un. Et de tacler l'émission On ne demande qu'à en rire, créée par Laurent Ruquier, "un homme qui rit à ses propres vannes, et avant de les dire". Il tacle ensuite la productrice du célèbre animateur, Catherine Barma : "Une femme austère qui doit avoir, allez, 2 700 ans. Catherine Barma, c'est l'Égypte ! Je dis ça sans être méchant, hein, mais cette femme, c'est Pharaon."
Il est cynique, c'est peut-être pire.
L'homme en noir subit aussi les foudres de Benoît Poelvoorde qui a été, et ne veut plus l'être, un très bon client à la télévision pour la promotion de ses films : "Ardisson n'est pas une ordure. Par contre, il est cynique, et c'est peut-être pire." Il évoque la présence de l'assistante du présentateur, un "démon" qui se charge de remplir les verres des invités. Sur le plateau de Tout le monde en parle, il se souvient avoir été assis à côté de Bernard Montiel qui vient de sortir un livre et que Thierry Ardisson "humilie". L'acteur belge, qui trouve qu'il y est allé un peu fort, le lui avoue après le show. Ce à quoi l'animateur répond : "T'en fais pas, il m'appellera demain pour me remercier. Avec notre engueulade, il va en vendre 6 000 exemplaires de plus de son bouquin...' Comment croire à la sincérité des rapports médiatiques après avoir entendu ça ?"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans So Film du mois d'octobre