Jacques Chirac ne parle plus, quasi-reclus dans un hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris, non loin du Sénat, prêté par des amis. Affaibli par la maladie, l'ex-chef de l'État qui a fêté ses 86 ans le 29 novembre dernier force l'admiration de ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer. Parmi eux, André D. qui se fait appeler Max en référence au film Mad Max.
Chauffeur particulier de Jacques Chirac durant dix-huit ans, Max admire au point plus haut son ancien employeur, jusqu'à l'avoir considéré comme son propre père. Au plus près du couple présidentiel durant une longue période, l'ex-chauffeur se confie dans les pages du magazine Closer le 21 décembre 2018. L'homme y décrit Jacques Chirac comme "un homme simple, d'une grande humanité, à l'intelligence hors norme". L'ancien chef de l'État n'avait que quelques pêchés mignons : "La bière Corona, le tabac et la langue de boeuf !" "Gentleman", Jacques Chirac appréciait la compagnie féminine mais jamais au-delà des limites de la décence : "Quand le patron fricotait avec une femme, il y allait une fois, jamais deux ! (...) Certes, il aimait les femmes, mais pas au sens sexuel. Il les aimait pour leur beauté, leur intelligence..."
S'agissant de Bernadette Chirac, Max garde le souvenir d'une femme au caractère difficile mais qu'il arrivait malgré tout à détendre : "Elle en a 'tué' du monde ! Elle n'est pas commode, mais j'étais le seul capable de la faire rire." L'ancienne première dame a toujours fait passer sa famille en priorité, quitte à s'effacer. "Madame Chirac aura passé sa vie entière à se sacrifier au nom de la cohésion familiale. Elle a toujours subi sans rien dire. Elle était très dure envers elle-même. Je ne l'ai jamais entendue se plaindre ni formuler aucune critique vis-à-vis de son sort", confie Max.
Bernadette et Jacques Chirac ont eu deux filles, dont Claude qui "n'a pas eu d'enfance". "Elle a fait des études mais elle n'était pas douée. Grandir sans son père, entièrement dévoué au peuple français, c'était dur ! Avec sa mère, c'était pas le grand amour non plus...", assure l'ancien chauffeur. Un jour de 1988 restera à jamais gravé dans sa mémoire, celui où Laurence Chirac, décédée en avril 2016, a fait une tentative de suicide, une parmi beaucoup d'autres.