Jeudi 30 novembre 2017, une enquête explosive mettait en lumière de nouvelles preuves du comportement violent de Bertrand Cantat avec les femmes, en premier lieu Marie Trintignant, morte sous coups, et la mère de ses enfants, Kristina Rady, qui s'est suicidée en janvier 2010. Les deux pièces maîtresses de cette enquête dénonçant l'omerta autour de l'ancien leader de Noir Désir sont un mail bouleversant de Kristina, dans lequel elle évoque sa peur de Cantat, et le témoignage explosif, bien qu'anonyme, d'un des membres du groupe.
Noir Désir était composé de Bertrand Cantat, Serge Teyssot-Gay, Denis Barthe et Jean-Paul Roy. Ces deux derniers, respectivement batteur et bassiste de Noir Désir, ont tenu à s'exprimer dans une vidéo postée vendredi sur Facebook : "Nous demandons à la direction de la revue de nous présenter des excuses dans les plus brefs délais, pour tout ce qui est dit dans cet article. Cet article fait état d'un mystérieux membre de Noir Désir qui s'exprimerait sous couvert d'anonymat. Nous sommes clairement mis en cause dans ces propos. Nous réfutons totalement ce qui a été dit." Sur Twitter, le directeur du Point, Etienne Gernelle, n'a pas tardé à répondre au groupe, tout en encourageant le public à lire l'enquête publiée par son magazine : "Denis Barthe, le batteur de Noir Désir, a le culot de demander au Point des excuses... Il peut attendre longtemps ! Relire plutôt l'édifiante enquête d'Anne-Sophie Jahn sur l'omerta à propos des violences de Cantat."
Ce qui a été dit par ce membre de Noir Désir anonyme dans Le Point, logiquement Serge Teyssot-Gay, est terrible. Il raconte d'abord comment Kristina Rady leur avait demandé à tous de mentir à Vilnius dans le but de protéger ses enfants, Milo (20 ans) et (Alice 15 ans). Il raconte également l'emprise de Cantat sur Kristina et Noir Désir : "Kristina m'a vu et elle m'a demandé, à moi et à tous les autres membres du groupe, de cacher ce que l'on savait. Elle ne voulait pas que ses enfants sachent que leur père était un homme violent (...) Je savais qu'il avait frappé la femme avec qui il était avant Kristina. Je savais qu'il avait tenté d'étrangler sa petite amie, en 1989. Mais, ce jour-là, nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise. Et nous pensions qu'il se soignerait."
Pour rappel, quelques mois après le suicide de Kristina Rady, Serge Teyssot-Gay a quitté le groupe en publiant ce communiqué cinglant : "Je fais part de ma décision de ne pas reprendre avec Noir Désir, pour désaccords émotionnels, humains et musicaux avec Bertrand Cantat, rajoutés au sentiment d'indécence qui caractérise la situation du groupe depuis plusieurs années." Contacté par l'AFP, il n'a pas souhaité commenter l'enquête du Point et "parler de Noir Désir".
Ce vendredi 1er décembre, Bertrand Cantat publie Amor Fati, son premier album solo.