Le 26 octobre nous écrivions : Le 10 avril dernier sur le plateau de C à vous, le cinéaste Bertrand Tavernier ne mâchait pas ses mots contre le juge Burgaud, en évoquant Présumé Coupable, long métrage directement inspiré de l'affaire d'Outreau où Burgaud officiait. "C'est quelqu'un que vous avez envie d'exécuter le juge d'Outreau", avait alors lâché le réalisateur de La Princesse de Montpensier bientôt à l'affiche de Quai d'Orsay. Le réalisateur avait également accusé le juge d'avoir "cassé des vies" et "détruit des gens".
Le juge Burgaud s'est porté partie civile pour attaquer Bertrand Tavernier, qui sera jugé en correctionnelle pour outrage à magistrat, ont confirmé vendredi 25 octobre les avocats de deux parties. Des propos tenus choquants pour Fabrice Burgaud, qui avait initialement déposé plainte pour "provocation au crime". Avec l'affaire d'Outreau, le jeune juge Burgaud qui instruisait alors l'épineux dossier avait fait l'objet d'une controverse, devenue un véritable fiasco judiciaire où 13 des 17 accusés seront finalement acquittés, dont Alain Marécaux, l'homme qu'incarne Philippe Torreton dans Présumé coupable, le bouleversant film de Vincent Garenq.
Le dossier de pédophilie avait éclaté en février 2001, pour finir aux assises en 2004 et 2005 devant le scandale et le raz-de-marée provoqués par l'affaire. Présumé Coupable suivait le calvaire d'Alain Marécaux - "l'huissier" de l'affaire d'Outreau - arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour d'horribles actes de pédophilies qu'ils n'ont jamais commis. Garenq racontait alors l'histoire de la descente en enfer d'un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l'histoire de sa vie et de celle de ses proches broyées par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque.