Actrice, comédienne, danseuse et humoriste, l'Algérienne Biyouna rencontre pour la première fois le public français quand on lui offre le rôle de Meriem dans Le Harem de madame Osmane. Pas loin de quinze ans après, la Ville de Paris rend hommage à cette artiste à la voix inoubliable.
Ce mercredi 20 février, dans les salons de l'Hôtel de Ville, il y avait du rire, des fleurs, de l'émotion et de grandes embrassades pour honorer Biyouna. À 60 ans, la comédienne reçoit des mains de Bertrand Delanoë la médaille de Vermeil de la Ville de Paris. Une médaille qui vient récompenser des personnalités emblématiques comme tout récemment Leslie Caron, l'idole d'Un Américain à Paris, et Juliette Gréco, l'insoumise.
Au côté du maire de Paris, Yamina Benguigui. Avant d'être notre ministre déléguée à la Francophonie, qui a récemment oeuvré pour la restauration du patrimoine culturel du Nord du Mali, était une réalisatrice aussi engagée. On lui doit la série Aïcha avec la belle Sofia Essaïdi dans le premier rôle et pour laquelle Yamina a également dirigé Biyouna. La chanteuse Lââm et Bernard Montiel (rencontré sur le tournage d'Aïcha) étaient présents, comme Anne Depetrini. Biyouna est une amie chère au couple que formaient Anne et Ramzy Bédia. Biyouna a donné la réplique à Ramzy dans Il reste du jambon ?, le premier film d'Anne. Leur collaboration s'est poursuivie avec Ramzy, qui a mis en scène le premier one-woman show de Biyouna au théâtre Marigny en 2012. C'est dans cette ambiance quasi familiale, fort chaleureuse, que Biyouna a reçu sa médaille.
Née en 1952 à Alger, Biyouna commence sa carrière par la danse et la chanson. À l'âge de 19 ans, elle est repérée et joue dans son premier téléfilm, La Grande Maison (1973), adapté du roman de Mohamed Dib, qui l'a rendue célèbre dans toute l'Algérie. Elle ne quitte pas le pays et enchaîne les rôles au cinéma et à la télévision. Elle enregistre même un disque puis rencontre en 1999 le public français. Elle joue dans des comédies, la série Aïcha, et apparaît en 2011 dans La Source des femmes, le film de Radu Mihaileanu, aux côtés de Leïla Bekhti.
La même année, Biyouna pose son timbre unique dans les choeurs de Bergman une chanson magnifique de Julien Doré.