Dix-huit ans après son dernier album original, Boy George revient à la chanson. La star britannique, leader du mythique Culture Club, qui pourrait se reformer à la fin de l'année, publiait en octobre l'album This What I do, disponible depuis lundi en France et annoncé par le single King of Everything. Boy George dévoile cette semaine My God dont la face B est son excellente reprise du Video Games de Lana Del Rey. À l'occasion de son retour dans les bacs, le chanteur de 52 ans s'est confié à quelques médias français.
Star dans les années 80, Boy George n'a guère été épargné par le succès, l'alcool, les drogues. Fin des années 2000, il touche le fond et passe quatre mois derrière les barreaux pour avoir agressé un escort boy. En 2014, Boy George est transformé, d'abord physiquement : le chanteur a fondu. Mais l'essentiel, c'est d'avoir décroché : "La bonne nouvelle, c'est que je sais que j'ai un comportement addictif, c'est une chose à laquelle je suis devenu très attentif, confiait-il au Mirror en novembre dernier. Je m'investis beaucoup pour être clean, je n'abandonnerai jamais."
Début janvier, Boy George passait par les studios d'Europe 1 pour répondre aux questions de Nikos Aliagas. S'il se félicite d'avoir pu changer de vie, l'artiste estime avoir eu la chance que n'a pas eue Michael Jackson, bien trop isolé pour avoir pu être aidé : "J'ai eu de la chance, tout bêtement. Il y a quelqu'un là-haut qui me protège, comme le dit la chanson [Somebody Up There Likes Me de David Bowie, parue en 1975, NDLR]. J'ai une superbe famille qui m'a toujours entouré. Pour certaines stars, comme Michael Jackson, [le succès] est une tragédie. Il était coupé de tout. Personne ne pouvait lui parler. Ce n'était pas mon cas. J'ai toujours eu des gens autour de moi, d'abord une mère extrêmement présente, cinq frères, une soeur. J'ai fait des bêtises, c'est vrai, mais ils ont toujours été là pour me remettre sur le droit chemin et me rappeler quand j'ai eu besoin de retrouver la raison. Ça m'a pris un certain temps, mais j'y suis arrivé et j'en suis très heureux."
Sur RTL cette semaine, Boy George affirme avoir fait table rase du passé : "J'ai l'impression d'avoir redémarré mon ordinateur. Tout dans ma vie est nouveau. J'ai changé d'entourage. [...] Je ne suis pas celui que j'étais il y a vingt ans." La nouvelle vie de Boy George, c'est aussi une intense carrière de DJ qui le mène à mixer dans le monde entier, comme tout récemment lors de la Fashion Week milanaise. Une discipline qu'il prend très au sérieux, estimant qu'elle est désormais son métier. "Ma carrière de DJ, ce n'est pas une phase, tout comme ma sexualité." La chanson, c'est de fait un agréable bonus. D'autant que sur This Is What I Do, la voix de Boy George est toujours fascinante. L'album ne raconte pas sa rédemption : "Il faut créer ce que l'on aime. Je pense que ce disque est un hommage à mon adolescence, quand j'écoutais David Bowie, Marc Bolan du T.Rex, du reggae, du punk, toutes ces influences. Je crois que c'est un disque marqué par les années 1970."
Au printemps, Boy George entamera une tournée anglaise.