Film d'ouverture du 68e Festival de Cannes, La Tête haute s'est offert une montée des marches de rêve. Emmenée par l'expérimentée Catherine Deneuve, l'équipe du film a brillé sous le feu des projecteurs.
Enivré par Le Carnaval des animaux, le quintette d'acteurs a fait crépiter les flashs. Toujours élégante dans cet exercice, la grande Catherine Deneuve - qui portait une montre vintage de Jaeger-LeCoultre - indiquait la marche à suivre. Autour de la réalisatrice Emmanuelle Bercot, à saluer pour la sobriété de sa mise en scène et sa direction d'acteurs efficace, Benoît Magimel (paré par Chaumet) et Sara Forestier posaient avec sérénité. Mais les regards étaient irrésistiblement tournés vers Rod Paradot. À 19 ans, le jeune acteur dont c'est le premier film vit un rêve éveillé. Son nom, sur toutes les lèvres depuis la projection presse officielle ce matin, a circulé pendant toute la journée sur la Croisette. Debout depuis les aurores pour des obligations professionnelles, le comédien débutant et déjà si brillant a conclu en beauté une journée magique par cette montée des marches, un instant rare qui restera à coup sûr gravé dans sa mémoire. Les cheveux en arrière, noeud de papillon de sortie et costume de circonstance, Rod Paradot dévoilait sur le tapis rouge un tout autre visage que celui qu'il offre dans le film d'Emmanuelle Bercot. On y découvre un adolescent brut de décoffrage, délinquant, pas franchement aidé par la vie – la juge qu'incarne brillamment Catherine Deneuve fait tout pour lui donner une seconde chance – mais très attachant. Terriblement juste, le jeune acteur – qui passait un CAP menuisier lorsque la directrice de casting l'a croisé à Gennevilliers - crève l'écran.
Sorti sur les écrans français parallèlement à sa présentation cannoise ce 13 mai, La Tête haute suit le parcours éducatif de Malony, de ses 6 ans à ses 18 ans, qu'une juge pour enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.