C'était LA projection la plus attendue du Festival de Cannes 2016. Sélectionné en Compétition officielle, Juste la fin du monde a tenu toutes ses promesses, à commencer par le tapis rouge.
Sous la direction de Xavier Dolan, cinq stars françaises parmi les plus populaires et cotées à l'international : Gaspard Ulliel, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Léa Seydoux et Nathalie Baye. Rien que ça. Autant dire que cette montée des marches avait un goût particulier pour les amoureux des rendez-vous glamour de ce type. Entouré de ses acteurs, le jeune cinéaste québécois a donc fièrement emmené sa fine équipe en haut des marches.
Épaules nues, Marion Cotillard a donné le ton dans une robe Dior en cuir. Parée de bijoux Chopard, tout comme sa complice Léa Seydoux, scintillante dans une robe argentée, l'actrice française, qui est aussi à l'affiche de Mal de pierres en Compétition officielle, a une nouvelle fois sorti le grand jeu, cette fois-ci sous les yeux de son compagnon. En effet, Guillaume Canet était présent pour assister à la projection et ainsi soutenir la mère de son fils Marcel. Le comédien, que l'on retrouvera bientôt à l'affiche de Cézanne et moi, n'a pas foulé le red carpet avec sa dulcinée, mais bien seul.
Les cheveux gominés et la barbe proéminente, Vincent Cassel a quant à lui éclaboussé le tapis rouge de sa virilité si séduisante. Toujours aussi classe et en retenue, Gaspard Ulliel se faisait plus discret, lui qui offre une superbe prestation à l'écran dans la peau d'un écrivain sur le point de mourir. Quant à Nathalie Baye, mère si parfaite dans Juste la fin du monde, tantôt excentrique, tantôt bouleversante, elle a assuré sa montée dans une robe blanche éclatante.
Accueilli ensuite dans la salle par Thierry Frémaux et des applaudissements nourris d'un Grand Théâtre Lumière plein à craquer, Xavier Dolan ne pouvait cacher sa vive émotion lorsque, 1h35 plus tard, le public s'est levé d'un seul homme pour lui faire un triomphe. En larmes, l'enfant-chéri du Festival de Cannes a enlacé ses acteurs et producteurs, eux aussi touchés, à l'instar d'un Vincent Cassel ému au côté de Léa Seydoux, les yeux brillants. Une standing ovation qui vient conclure un très beau long métrage traitant habilement du temps qui passe au coeur d'une famille dysfonctionnelle. Traversé de séquences ahurissantes et porté par une intensité incroyable, Juste la fin du monde pourrait bien se retrouver au palmarès dimanche soir...
Christopher Ramoné