C'est un rassemblement exceptionnel, au-delà des couleurs politiques, auquel ont pris part Carla Bruni-Sarkozy et Valérie Trierweiler ce mardi 13 mai à 9h à Paris. Les deux anciennes premières dames ont retrouvé beaucoup d'autres personnalités de premier plan comme la réalisatrice Liza Azuelos, Karine Silla et Yamina Benguigui, toutes les trois à l'origine de la manifestation, pour demander la libération des 220 lycéennes nigérianes qui restent captives du groupe islamiste Boko Haram. Sur la place du Trocadéro, toutes brandissaient un carton portant l'inscription "Dirigeants : rendez-nous nos filles !", en référence au hashtag #BringBackOurGirls, cri de ralliement de celles qui, à travers le monde, de Laeticia Hallyday à Michelle Obama, dénoncent la barbarie de Boko Haram.
"Rendez-nous nos filles"
Actrices, chanteuses, journalistes, personnalités du spectacle comme de la politique, elles étaient des dizaines à se réunir ce mardi matin pour dénoncer les enlèvements mi-avril au Nigeria de 276 lycéennes, dont seulement une cinquantaine ont été libérées. Les coupables sont le groupe islamiste Boko Haram, dont le nom se traduit de la langue haoussa par "L'éducation occidentale est un péché". Il n'en fallait pas plus pour soulever une vague d'émotion, d'indignation et de colère de dimension internationale.
Valérie Trierweiler, arrivée au côté de l'écrivain d'origine marocaine, lauréat du Goncourt, Tahar Ben Jelloun, était évidemment présente ce matin au Trocadéro. L'ex-compagne de François Hollande revient tout juste d'une mission de trois jours à Haïti : au côté du Secours populaire, dont elle soutient l'action, elle a insisté sur les efforts qu'il est encore nécessaire de fournir pour relever ce pays, encore meurtri après le tremblement de terre de 2010. Ce matin devant les caméras, au côté de son amie l'actrice Saïda Jawad, compagne de Gérard Jugnot, Valérie Trierweiler s'est inquiétée que "ce sont toujours les femmes qui payent en premier le prix de la guerre ou le prix des conflits".
La colère de Carla
Plus discrète durant le rassemblement, au côté de Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et non loin de Claude Chirac et Line Renaud, Carla Bruni n'a pas souhaité prendre la parole devant les caméras. La chanteuse qui revient d'une tournée américaine qui les a conduits, elle, son époux, Nicolas Sarkozy, et leur fille, Giulia, de Montréal à Los Angeles en passant par New York, s'est en revanche longuement exprimée sur le sujet, la veille, au micro de RTL. Reçue par Marc-Olivier Fogiel, l'ex-première dame s'est félicitée de participer au rassemblement au côté de Valérie Trierweiler ou de Julie Gayet, annoncée mais finalement absente : "Je serais très heureuse qu'elles soient parmi nous, a affirmé Carla Bruni-Sarkozy au micro de RTL. Comme les anonymes. Quels que soient la personne, son nom, sa situation, sa sensibilité politique, sa religion, tout le monde est invité."
Et c'est avec une fougue qu'on lui connaît peu que Carla Bruni-Sarkozy s'est exprimée sur la situation dramatique de ces lycéennes enlevées : "Comment peut-on dormir sur ses deux oreilles en sachant ce qui est arrivé à ces jeunes filles ? En sachant l'attente et le désespoir de leur famille ? Imaginez si c'étaient nos enfants ou ceux de nos amis." L'épouse de Nicolas Sarkozy, lui-même "abasourdi par la situation", estime que "nous ne pouvons plus fermer les yeux" : "J'espère qu'ils paieront un jour pour tout le mal qu'ils ont fait à ces familles et à ces jeunes filles."
Le groupe islamiste Boko Haram demande la libération de ses prisonniers en échange des lycéennes qu'il menace de réduire en esclavage. Une demande fermement rejetée par le pouvoir nigérian. Américains, Britanniques et Français ont dépêché des experts pour aider le Nigeria. Un sommet se tiendra samedi, autour du président Hollande, sur la sécurité du pays. Il réunira le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin.