A quelques jours maintenant de la parution attendue de son premier album solo, Ring n' Roll, qui la fera entrer dans un nouvau chapitre de sa carrière emblématique après la mort de sa moitié (affective et artistique) Fred Chichin (emporté par le cancer en novembre 2007 à l'âge de 53 ans), Catherine Ringer lui a offert hier un nouveau baptême du feu, en concert au Printemps de Bourges.
Fin mars et début avril, elle étrennait ce Ring n' Roll (dont un nouveau teaser est disponible : Quel est ton nom ?) chargé d'émotions et d'énergie positive en toute intimité et effervescence sur la scène de la Boule Noire, accompagnée par Raoul Chichin, le fils de chair et d'esprit des Rita Mitsouko.
Raoul, qui a déjà une solide pratique de la scène avec son groupe, Raoul and the crazy dog, tandis que ses grandes soeurs s'illustrent au cinéma et dans les arts graphiques, était bien évidemment au côté de sa mère hier pour la première date sur une grosse scène de sa tournée.
Habitué à réserver un accueil idéal aux petits bouts de femme qui font vivre la chanson française (comme l'aventure des Françoises le prouvait encore l'an dernier), le Printemps de Bourges n'a pas fait exception pour la venue de Catringer, apparue "radieuse et sautillante" sur la scène du Palais d'Auron "pour entamer Vive l'amour, une ode à la vie qui ouvre également son nouvel album", a noté l'AFP, qui remarque que la moyenne d'âge du public s'est légèrement élevée par rapport à la moyenne du Printemps - la génération Rita Mitsouko était donc bien là.
Devant quelque 2 400 spectateurs, Catherine Ringer, 53 ans (auxquels elle tient, en témoigne sa désapprobation au sujet de photos d'elle retouchées), "se déhanche, se trémousse, siffle", et déroule un spectacle enthousiasmant et touchant, de l'acabit de celui proposé à la Boule Noire - en plus grand. "On fait un peu de Rita Mitsouko ?" Le public répond bruyamment par l'affirmative et elle entonne La Jalousie. On fait le deuil et la célébration de la vie en famille : "C'est pour qu'on fasse notre deuil de Fred ensemble", explique-t-elle au moment de chanter Mahler, une chanson poignante qui emprunte au compositeur l'adagietto de la 5e symphonie. "Silence de cathédrale, séquence émotion." La fantôme est là, bénit la performance. L'AFP le retrouve en Raoul : "Même silhouette que son père, [il] tient la guitare, multiplie les solos sous le regard complice et fier de sa mère."
Raoul sera à nouveau guitar hero lors du rappel sur le tube C'est comme ça, une dernière note euphorisante qui embarque la salle tout entière. Entre souvenirs et rage vitale, pas étonnant que le show solo de Catherine Ringer fasse salle comble - sa Cigale du 19 mai étant complète, une autre date, le 22 mai, a été ajoutée.