Cédric Jubillar : Une procédure "extrêmement rare" demandée par ses avocats, le dossier pourrait être bouleversé

Mais où est donc passée Delphine Jubillar ? Depuis décembre 2020, c'est LA question que se posent les proches de cette infirmière, disparue en pleine nuit. Et ils ne sont pas près de le savoir : alors que son mari Cédric Jubillar, mis en examen pour son meurtre fin 2023, aurait dû être jugé en 2024, ses avocats viennent de prendre une décision qui pourrait encore éloigner la date du procès.

Une décision prise après une demande inattendue du juge, le 8 février dernier : alors que l'enquête était close, celui-ci avait en effet demandé un supplément d'information avec l'audition de plusieurs témoins, notamment en rapport avec les codétenus de Cédric Jubillar, qui semblaient avoir des informations inédites lors de leurs conversations téléphoniques.

Mais pour les avocats de l'accusé, pas question qu'Audrey Assémat et Coralyne Chartier, les juges d'instruction en charge de l'affaire Jubillar depuis le début, soient responsables de ce supplément d'information. Dans leur mise en accusation du 21 novembre 2023, toutes les deux avaient en effet écrit explicitement que "Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse", une phrase qui a fait bondir la défense. Et qui met en cause, selon eux, la "partialité" et la "légitimité" des deux magistrates.

Des interrogations qui ont d'abord poussé les avocats de Cédric Jubillar à se pourvoir en cassation, selon nos confrères de La Dépêche, puis à demander une "procédure extrêmement rare dans un dossier pénal" : la récusation des deux juges pour ce volet de l'enquête qui pourrait peut-être tout changer au dossier de Cédric Jubillar.

Pour le moment, la décision n'a pas été prise. Mais cela permet aux avocats de gagner du temps : pendant que cette nouvelle demande est étudiée, le procès est en pause et ils pourraient affuter leurs arguments. Un report qui engendrerait donc celui du verdict final pour leur client en 2025. Pour le moment, les trois magistrats n'ont jamais vraiment changé de ligne directrice : pour eux, rien ne justifie la mise en examen de Cédric Jubillar, qui clame toujours son innocence et qui n'a absolument jamais rien révélé sur la disparition de sa femme.

Pour rappel, la jeune infirmière, maman de deux enfants, avait disparu un soir de décembre. Selon son mari, elle était partie promener les chiens et n'avait plus donné de nouvelles, mais plusieurs indices troublants, et notamment de fortes disputes, avaient poussé les enquêteurs à s'intéresser à lui. Et la réponse ne devrait pas arriver tout de suite...

Cédric Jubillar reste présumé innocent jusqu'à clôture du dossier.