Dans une affaire de meurtre sur conjoint, l'avis du public compte plus que tout. Dans une affaire aussi retentissante que celle de Delphine Jubillar, la défense et l'accusation se livrent une guerre médiatique. Dans les colonnes de Actu Toulouse, le 23 juillet 2021, l'avocat de Cédric Jubillar, Me Jean-Baptiste Alary a assuré que son client avait été inculpé sur la base d'éléments "fabriqués de toutes pièces".
"La justice n'aimant pas le vide, cela devenait humiliant tant pour la section de recherches que pour le parquet, de ne pas arriver à offrir un coupable au public qui n'attendait que ça. Alors ils se sont dit : on n'a qu'à annoncer que c'est lui, fabriquer quelques preuves, tordre des vérités, et ça passera... Il sera condamné par le public !", a assuré l'un des trois avocats pénalistes de Cédric Jubillar.
Me Jean-Baptiste Alary met en cause les méthodes des enquêteurs pour obtenir l'inculpation du plaquiste. Ils ont d'abord réalisé des prélèvements sur la bouche, le sexe ou encore sous les ongles de Cédric Jubillar, unique suspect dans l'affaire, avant de placer une balise GPS sur son véhicule et de le mettre sur écoute, en espérant des aveux. "Pour l'auditionner en tant que partie civile le 30 avril et lui faire baisser la garde, ils ont fait le choix de nous cacher les neuf dixièmes du dossier. Ensuite, comme il était sur écoute, ils espéraient qu'il fasse une bêtise par téléphone. Cela n'a pas été le cas. Mais si on a des preuves, est-ce qu'on a besoin d'un aveu ?", questionne l'avocat pénaliste.
De graves accusations de la part de la défense. Si plusieurs des éléments "concordants" ayant mené à l'incarcération de Cédric Jubillar sont sortis dans la presse, d'autres devraient être révélés lors du procès pour "homicide volontaire sur conjoint" du plaquiste. De son côté, l'accusation est désormais convaincue de la responsabilité de Cédric Jubillar, un homme "humiliant" et "violent" envers Delphine, comme le corroborent plusieurs des témoignages de ses proches.