Dans la série-documentaire Chambre 2806, diffusée sur Netflix au début du mois de décembre, la romancière Tristane Banon revient sur l'agression sexuelle dont elle a été victime. À l'époque, elle était jeune stagiaire dans le journalisme et a interviewé Dominique Strauss-Kahn. À sa demande, ils se retrouvent dans un appartement "complètement vide", où elle a été agressée par l'homme politique.
"J'ai eu l'impression d'être face à quelqu'un qui n'écoutait plus ce que je disais, qui ne réalisait pas la gravité des actes qu'il était en train de faire. Que la force et la violence excitait même, l'amusait. On a fini par se battre par terre et à un moment je suis partie en courant dans l'escalier", a raconté Trsitane Banon dans la série-documentaire de Jalil Lespert. Depuis la diffusion à l'échelle internationale de son témoignage, l'écrivaine a été attaquée sur les réseaux sociaux.
Celle qui s'est toujours battue contre la culture du viol est accusée de s'enrichir grâce à son témoignage, qu'elle livre également dans Le bal des hypocrites (ed. Au Diable Vauvert). Sur Twitter, Tristane Banon a décidé de faire une mise au point. "À toutes fins utiles, puisque ça revient souvent : non, je n'ai pas été payée pour le documentaire Netflix et non, je ne garde pas ce que me rapporte la vente de mon livre Le bal des hypocrites ressorti en poche, je reverse cet argent à des associations. Et bonne journée aux experts comptables de ma vie !", a-t-elle tweeté, le jeudi 17 décembre 2020.
La sortie de Chambre 2806 nous permet aussi de nous rendre compte à quel point la culture du viol est encrée dans nos sociétés. Aujourd'hui conscients de la difficulté pour une victime de parler et de se défendre, de nombreux internautes lui ont apporté leur soutien.
"Merci à ceux qui, par centaines et de partout, se sont manifestés à moi avec tant de bienveillance, de reconnaissance ou d'admiration. Vous avez été tellement nombreux. Les lignes bougent. Pour conclure sur ce doc : On ne fuit pas ses vérités, on ne fuit que ses mensonges. CQFD", a écrit Tristane Banon sur Twitter, le 18 décembre.