Mais où est donc passée la princesse Charlene de Monaco ? Une question récurrente, dont la réponse, quand il ne s'agit pas de vacances à Saint-Barthélemy ou d'une mauvaise grippe suffisamment sévère pour lui faire manquer des célébrations nationales, est souvent la même : en Afrique du Sud.
Récemment partie au Maroc pour superviser la mise en place des fameux programmes pédagogiques d'apprentissage de la natation à l'initiative de sa fondation, l'épouse du prince Albert II de Monaco a joint l'utile et l'agréable, le public et le privé, lors d'un nouveau séjour dans son pays d'origine la semaine dernière, dont elle est rentrée dimanche tandis que son mari vivait un week-end chargé.
Dans son communiqué sur le déplacement du prince Albert les 29 et 30 avril à Amsterdam pour l'intronisation du roi Willem-Alexander des Pays-Bas, le palais princier divulguait laconiquement les raisons du forfait de la princesse Charlene : "En déplacement en Afrique du Sud dans le cadre des activités de Sa Fondation. Elle assistera également au mariage d'une amie proche prévu de longue date." En l'occurrence, une opération de promotion à la piscine Lahee Park de Pinetown, à Durban, où elle s'entraînait jadis et où est licencié le champion olympique Chad le Clos, qu'elle a ardemment soutenu l'an dernier à Monaco puis aux JO de Londres ; et sa participation en tant que demoiselle d'honneur au mariage de sa meilleure amie.
"Les enfants, ça va venir"
Effectivement de plus en plus impliquée dans les premiers chantiers de la fondation à son nom, spécialement intéressée par les enjeux du sport et de l'enfance, la princesse Charlene de Monaco multiplie depuis le début de l'année 2013 les engagements au profit de l'organisme, dont la création avait été annoncée fin 2011 et la présentation officielle effectuée fin 2012, en attendant la révélation ce mois-ci des noms des ambassadeurs de premier plan. Souvent épaulée par le prince Albert, vice-président de la Fondation Princesse Charlene, mais pas forcément à grands renforts de photographes et de médiatisation. Reste à trouver le juste point d'équilibre entre son dévouement aux enfants du monde entier et... à ses compatriotes monégasques.
Mais les questions d'ordre privée ont pris le dessus, lors d'une interview accordée à un média local (Sunday World) à l'occasion de sa venue à la piscine municipale Lahee Park, complexe dont elle soutient un projet d'agrandissement et où on l'a vue se mettre à l'eau avec la toute jeune Khwezi Duma, 11 ans, espoir sud-africain pour les JO de Rio 2016. Parmi elles, première d'entre elles même, la question des enfants avec le prince Albert, 55 ans. A 35 ans, l'idée commence à faire son chemin chez l'ancienne nageuse de haut niveau, qui confie que, après la priorité donnée à l'établissement de sa fondation suite à son mariage avec le souverain monégasque en juillet 2011, donner un héritier au trône devrait être la/une prochaine étape : "Je crois que j'avais besoin d'un peu de temps pour m'installer et m'adapter, explique la princesse Charlene. Je ne me mets aucune pression. Cela va arriver. Cela viendra en temps voulu. Je voulais lancer ma fondation. Je voulais que les prochains mois soient plannifiés, et je peux vraiment souffler un peu. Nous avons fait un grand mariage. Il y a eu un gros temps d'adaptation après cela. A présent, je suis plus à l'aise, je pense que les enfants vont venir." Confidences lapidaires, mais explicites et sincères.
Au sujet de sa fondation ou de ses souvenirs de nageuse représentant fièrement l'Afrique du Sud au inveau international, la native de Rhodésie (désormais Zimbabwe) se montre beaucoup plus diserte. "C'est génial de revenir chez soi et d'aider des gens qui, je le sais, travaillent dur pour entraîner les enfants et les amener au niveau supérieur, voilà les gens que je veux aider", s'enthousiasme-t-elle.
"Tu te ramollis, Charlene !" Souvenirs, souvenirs...
Décontractée en short et sandales lors de sa rencontre avec les médias, Charlene a enfilé un maillot une-pièce pour poser dans l'eau au côté de Khwezi Duma, 11 ans, choisie ainsi qu'une autre fillette, Zoë Frank, pour être l'ambassadrice du programme "Learn to swim" de la Fondation Princesse Charlene : "Ah, c'est froid !", s'exclame-t-elle alors en entrant dans l'eau, s'adressant à Graham Hill, son ancien entraîneur. Et celui-ci de rétorquer : "Tu te ramollis. Tu ne te plaignais pas en 2000 !" Cette époque-là, elle en a gardé des souvenirs marquants, notamment lorsque les dotations en argent étaient un objectif important de ses compétitions disputées avec Terence Parkin (médaillé d'argent sur 200m dos à Sydney en 2000) : "Les temps étaient durs, et le sponsoring pas terrible. Combien de fois nous avons voyagé en partageant les primes - Terence, moi-même et Graham partageions la même chambre d'hôtel, on dormait à même le sol. Je ne voudrais pas changer quoi que ce soit parce qu'en toute honnêteté je ne crois pas que je serais la même personne aujourd'hui si je n'étais pas passée par là. Si tout m'avait été servi sur un plateau, je ne pense pas que j'apprécierais autant ce que j'ai ni donner en retour."
D'ailleurs, hors de question pour elle de sponsoriser un programme d'amélioration trop fastueux pour la piscine municipale de Pinetown : "C'était plutôt dur quand je m'entraînais ici, parce qu'il n'y avait pas de système de chauffage et il faisait très froid. Et parfois, les pompes étaient en panne, et la piscine verte. C'était assez rude. Je ne veux pas changer trop de choses. J'aime bien quand c'est rude. C'est la condition qui permet de faire un gros travail. On n'a pas l'intention de réaliser un institut supérieur ou quoi que ce soit de faramineux."
Victorieuse lors des Jeux du Commonwealth et médaillée lors des Jeux panafricains, Charlene se rappelle également sa participation aux Jeux olympiques de Sydney, en 2000 : "Ça a été le zénith de ma carrière. Marcher dans le stade et réaliser que j'accomplissais le rêve que j'avais depuis mes 8 ans." Une saveur particulière dont elle aurait volontiers pris une seconde bouchée si elle avait pu se qualifier pour les JO de Pékin en 2008. Mais si l'âge d'or passe, les amis restent : "J'ai gardé mes amis, nous sommes toujours en contact. C'est ce que le sport vous offre : des amitiés qui durent toute la vie. C'est plus précieux que tout."