Impossible d'oublier cette journée du 7 janvier 2015 qui a marqué à jamais la vie de Gabrielle Maris-Victorin et de bien d'autres. Le terrible attentat de Charlie Hebdo a fait 11 morts, dont son papa, l'économiste Bernard Maris, qui signait ses chroniques "Oncle Charlie".
En ce début 2017, Gabrielle Maris-Victorin publie un livre intitulé Prends le temps de penser à moi, un recueil poignant. "Mêlant souvenirs d'enfance et du 7 janvier 2015, Gabrielle Maris Victorin fait ici le récit déchirant de la mort d'un père que toute la France a pleuré, avec les autres victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. En creux, se dessine le portrait d'un homme brillant, rêveur, d'un père tendre et aimant. Histoire personnelle d'une vie brisée par le fanatisme, histoire universelle de la douleur d'une fille qui ne retrouvera plus son père. Ce livre triste et joyeux est un hommage fulgurant à l'économiste qui voulait redonner le sourire aux Français", proposent les éditions Grasset en guise de présentation.
Dans son entretien accordé à Grazia (publié dans l'édition du 6 janvier), Gabrielle Maris-Victorin se remémore l'attentat de Charlie Hebdo et le fait qu'elle a très vite compris que son père figurait parmi les victimes. "Je lui ai laissé un message sur son portable : 'Je t'en supplie, rappelle-moi'", se souvient-elle. Un message bien sûr resté sans réponse.
Le deuil de son père, Gabrielle Maris-Victorin ne l'a pas fait seule, la tragédie a bousculé la France entière et même la communauté internationale. "Même si c'était réconfortant de voir que les gens étaient tristes, qu'ils le regrettaient, ça donnait un sentiment d'irréalité à tout ça, confie-t-elle à Grazia. Comme si ça ne m'appartenait plus."
Parce qu'elle avait l'habitude depuis longtemps de lire les publications de son père dans Charlie Hebdo, Gabrielle Maris-Victorin a gardé le réflexe de le chercher, encore et encore. "Je suis encore abonnée. Mais je ne peux plus le lire. Je l'ouvre, je cherche le nom de mon père, toujours. Pour l'instant, c'est trop dur, mais j'espère bien qu'un jour, je pourrai le lire à nouveau...", explique-t-elle avec émotion.
Régisseur dans le milieu de l'opéra, la fille de Bernard Maris est la maman de deux jeunes enfants âgés de 5 et 3 ans. Elle réfléchit encore à ce qu'elle souhaite leur transmettre de leur grand-père tragiquement disparu. "Il est certain que, dans la vie, on avait plusieurs chances. Je le crois aussi. Je verrai plus tard si j'ai réussi à le leur faire comprendre", se projette-t-elle.
L'intégralité de l'interview de Gabrielle Maris-Victorin est à découvrir dans Grazia, en kiosques le 6 janvier 2017.