Trois semaines après sa mort, survenue le 16 avril à Brest des suites d'un emphysème, le chanteur Christophe, massivement pleuré depuis, a été inhumé jeudi 7 mai 2020 au cimetière du Montparnasse, à Paris, dans la plus stricte intimité, selon une communication de sa famille à l'AFP. Sa veuve Véronique et sa fille Lucie, entourées seulement du manager de l'artiste et de son entourage intime (son frère Gérard, sa nièce...), ont accompagné sa dépouille, qui avait été rapatriée de Bretagne et reposait provisoirement depuis au funérarium de Nanterre (Hauts-de-Seine), lors de cet adieu qui a eu lieu dans l'après-midi.
L'interprète de Goodbye, je reviendrai a fait son dernier voyage alors que le monde musical peine à se remettre de sa disparition, à l'image de Jean-Michel Jarre, parolier des albums cultes Les Paradis Perdus et Les Mots Bleus, bouleversé par la perte de celui qu'il voyait comme un "couturier de la chanson", ou de Pascal Obispo, qui semble inconsolable, pour ne citer qu'eux. A quelques jours de la fin du confinement strict décrété dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, mal venu fatalement s'ajouter à la maladie pulmonaire dont il souffrait depuis plusieurs années, Christophe a été enterré sans copieux cortège comme ce cimetière parisien voisin de l'appartement qu'il occupait à deux pas, boulevard du Montparnasse, en a connu tant. Il y demeurera en bonne compagnie, de Baudelaire à Gainsbourg. "Je vais être pénard à mon enterrement", avait un jour prédit Le Dernier des Bevilacqua, qui n'a en tout cas pas fini au Cimetière des Baleines...
Selon le récit de ses derniers jours, relatés fin avril par Paris Match, Christophe avait commencé à se trouver mal le 16 mars. Dix jours plus tard, au cours desquels le Beau Bizarre a refusé de se faire soigner, préférant continuer à se concentrer sur sa tournée à venir dont deux dates événements au Grand Rex, les pompiers sont contraints d'intervenir à son domicile. Admis dans la foulée à l'hôpital Cochin, les examens révèlent une "forme sévère de Covid-19 sur un emphysème diffus". Il est ensuite, placé en coma thérapeutique, transféré en TGV dans un hôpital de Brest. Sorti du coma, son état se détériore encore et sa femme Véronique, à laquelle il est resté marié en dépit de leur séparation depuis 1996, se prépare au pire lorsque l'équipe médicale lui communique un pronostic ne laissant que peu d'espoir, le 12 avril. Quatre jours plus tard, le chanteur au succès fou s'éteint, sans que sa fille Lucie, 48 ans, ait eu le temps de se précipiter à son chevet. "Nous nous sommes ratés dans le timing, mais bon, il était beau, on aurait dit un lion avec un masque qui faisait un roupillon...", observera-t-elle par la suite. Aux médecins, qui lui avaient demandé sur quelles chansons son père aurait aimé partir, elle avait parlé de Perfect day de Lou Reed et de Heroes de David Bowie. Exit music parfaite pour un départ dans la béatitude.