Le numéro de Sportmag qui contient son pamphlet contre une des légendes vivantes du sport français n'est pas encore paru (date de publication : le 3 janvier 2011), que, déjà, les attaques acerbes et ad hominem de Christophe Alévêque ont un énorme retentissement.
L'humoriste, qui n'y est pas allé pour de rire cette fois-ci, répond ce 29 décembre au magazine Télé 2 Semaines pour expliciter la motivation d'une charge aussi virulente à l'encontre de Zinédine Zidane, qu'il qualifie, sans renier son génie footballistique, très crûment de "pute" et taxe d'être "con comme une bite".
Pour rappel, extrait de la déferlante publiée par Sportmag à paraître le 3 janvier : "Personnellement, ce mec-là, cette sorte d'icône... Si lui c'est une icône, moi je baisse les bras, je rends les armes, mon tablier et je vais sur une île déserte. Ce mec est un panneau publicitaire qui a trois neurones, qui nous a fait perdre la Coupe du monde 2006. Qui, maintenant, profite de son image à outrance. Pour moi, c'est une forme de prostitution. Ce mec est une pute ! Ecris le ! Je te jure, ce qu'il fait, c'est toujours en fonction de son nombril. C'est écoeurant. J'espère que les 11 millions qu'il a pris, il a les a donnés à une association, sinon c'est un scandale. Ce n'est pas son coup d'essai, il en a fait d'autres. Ambassadeur de Danone... Qu'il crève dans le yaourt ! Il avait des qualités de footballeur exceptionnelles, mais moi ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus. L'image qu'il véhicule pour les jeunes de banlieue... Il ne fait rien, il prend du fric. Il n'a aucun avis sur rien, ne prend aucune position sur rien. C'est un mec totalement lisse qui ne veut se mettre personne à dos pour récupérer un maximum de pognon. C'est d'un ennui profond quand il parle..."
"Je remue la merde. Je fais mon métier."
Dans Télé 2 Semaines, le compagnon de Serena Reinaldi, qui indique n'avoir pour l'instant eu aucun retour de flamme de la part du clan Zidane, persiste et signe : "En m'attaquant à lui, je remue la merde. Je fais mon métier d'humoriste." D'humoriste ou de censeur public, voire d'objecteur de conscience ? Le fait est que, à en juger d'après les commentaires que vous avez été quelques-uns à poster sur le précédent article publié sur Purepeople.com, vous adhérez très majoritairement à son point de vue, aussi ordurière sa formulation soit-elle...
"Ce que j'ai dit sur Zidane, je le pense profondément. Depuis le début, confirme Christophe Alévêque. Je l'avais d'ailleurs dit sans que ça soit forcément repris. En m'attaquant à lui, je remue la merde. Je fais mon métier d'humoriste. Son coup de boule en 2006 a ouvert des portes. Ce qui s'est passé lors de la Coupe du monde en Afrique ne m'étonne pas. Si Zidane était un joueur de foot exceptionnel, c'est une icône contestable. D'un côté, il joue la carte de l'humanitaire. De l'autre, il touche 11 millions d'euros pour la Coupe du Monde au Qatar. Son attitude n'est pas honnête. Maintenant, quand je dis qu'il est con comme une bite, je dis ça à mes potes tous les jours."
Et l'humoriste de résumer son coup d'humeur : "Personne n'est inattaquable. Mais je lui souhaite longue vie et plein de bonheur, ainsi qu'à sa famille. C'est à l'icône que je m'attaque, pas à la personne." Mais est-il réellement possible de dissocier si facilement l'icône et l'homme, Christophe ? De séparer le médium qui vaut 11 millions pour une campagne de l'individu qui décide en son âme et conscience d'accepter la rétribution et de sa finalité ? Ne serait-ce pas une petite tentative de justification ?
Gentiment incité par son interlocuteur de Télé 2 Semaines, il en profite pour égratigner Yann Arthus-Bertrand, qui soutint également la candidature du Qatar : "Lui, c'est pareil. C'est un commerçant. Il doit se lever tous les matins en se disant : Vive la pollution !"
Et si on a récemment vu Alévêque dans un joli rôle sur France 3 (dans L'Affaire Blaireau, diffusé en novembre), il avoue, quelques semaines après avoir évoqué une blacklist politique des humoristes, que sa grande gueule rend forcément les choses compliquées : "Quand on n'a pas la langue dans sa poche, ce n'est pas évident de trouver du boulot..."
Alors, après avoir donné la pièce Ciao Amore avec son amour à la ville, Serena Reinaldi, il retrouvera les planches dès fin janvier 2011 avec un spectacle de son cru, Les Monstrueuses actualités : "Je vais m'attaquer aux médias, aux journalistes et à leur façon de vendre l'actu. Il sera également question de Zidane. D'ailleurs, il est invité !"