C'est un drame qui restera gravé dans les mémoires... Le 9 mars 2015, dix personnes, dont les célèbres sportifs Florence Arthaud (57 ans), Alexis Vastine (28 ans) et Camille Muffat (25 ans) sont morts après la collision de deux hélicoptères, sur le tournage du jeu télévisé Dropped (TF1), à Villa Castelli, en Argentine. À leurs côtés, des membres des équipes d'Adventure Line Productions, Laurent Sbasnik, Lucie Mei-Dalby, Volodia Guinard, Brice Guilbert, Édouard Gilles, ainsi que les deux pilotes argentins Juan Carlos Eduardo et Roberto Carlos Abate. Mais alors que l'enquête est toujours en cours presque cinq ans après le drame, on apprend grâce à BFMTV qu'un homme a été placé en examen il y a un an, pour homicide involontaire.
Il s'agit de Peter Hoberg, un ancien militaire des forces spéciales d'origine suédoise. Chargé de la sécurité du tournage de l'émission, l'homme a été placé en examen le 26 février 2019. Il est suspecté de ne pas avoir vérifié les compétences et aptitudes des pilotes d'hélicoptères, pas plus que leur état de santé. Pourtant, l'homme de 50 ans nie toute responsabilité : "Je pense que, dans cet accident, on essaye de trouver un coupable. Donc, c'est simple de pointer le doigt sur moi. Je pense que cela se fait sur de fausses bases. On ne peut pas donner la responsabilité aéronautique à une personne qui, premièrement, n'a pas une formation de pilote, et deuxièmement, ne connaît pas les règlements en vigueur", s'est défendu l'homme devant les juges.
Ce sont des amateurs criminels !
Des arguments qui agacent les familles des victimes. Bénédicte Mei, mère de Lucie Mei-Dalby, qui avait déjà crié sa douleur en mars 2019 dans Le Parisien, monte au créneau une nouvelle fois : "C'est comme si on ne demandait pas à un chauffeur de taxi son permis, il leur demande juste 'vous vous sentez de faire ça?', et ils répondent 'oh oui il n'y a pas de problème'. Tout a été organisé au dernier moment, ce n'est pas sérieux, ce sont des amateurs, des amateurs criminels", s'est-elle insurgée toujours sur BFMTV.
Mais pour cette mère éplorée, le principal coupable reste la société de production de l'émission : Adventure Line Productions. "Pour moi, c'est leur faute. Ils n'ont pas pris la mesure de ce qu'ils faisaient. On ne veut pas les lâcher", a-t-elle déclaré. Pour rappel, la boîte de production dirigée par Alexia Laroche-Joubert (qui n'était pourtant pas en poste au moment du drame) a déjà été condamnée à deux reprises pour "faute inexcusable" par le tribunal des affaires de Sécurité sociale des Hauts-de-Seine et de Lyon.
Pour l'heure, ALP est toujours placée sous le statut de témoin assisté en tant que personne morale. Un statut impliquant des charges moins lourdes que celles qui entraînent une mise en examen.
Perrine Némard