Deux mois après le drame de Dropped, qui a coûté la vie à dix personnes dont les sportifs Alexis Vastine, Florence Arthaud et Camille Muffat, Koh-Lanta revient sur TF1 ce vendredi soir pour une nouvelle édition, la première avec des inconnus depuis le drame de la mort de Gérald Babin en 2013. En ouverture de l'émission, un hommage sera rendu aux disparus de Dropped. Mais la mère de l'une des victimes condamne, dans les pages du Parisien, la forme de cet hommage.
Bénédicte Mei a eu la douleur de perdre sa fille Lucie, journaliste sur l'émission Dropped, lors du terrible accident d'hélicoptères survenus le 9 mars dernier en Argentine. Ce soir, en ouverture de Koh-Lanta, un hommage sera rendu aux victimes. "On ne m'a pas demandé mon avis, explique la maman de Mei au Parisien. Je comprends le principe, mais je déplore la forme : des photos qui défilent devant un écran noir, sans aucun commentaire. (...) On nous montre des gens souriants pendant une minute trente, et puis voilà, the show must go on." Elle déplore ainsi un hommage transformé "en simple opération de communication", la production n'ayant pas pris la peine selon elle de faire référence à une enquête sur les circonstances du drame.
Dans les colonnes du Parisien, elle raconte également son voyage en Argentine, sur les lieux du drame, en compagnie d'autres familles, accompagnée par la société de production ALP. Un voyage bouleversant sur "les lieux de l'accident [qui] sentaient encore le feu" : "Nous avons rencontré les villageois dont les témoignages de compassion et d'amitié nous ont bouleversés. Ils font des prières collectives pour nous protéger des mauvais esprits."
Ce voyage fut également l'occasion d'échanger avec le juge argentin chargé de l'enquête. Et pour Bénédicte Mei, pas de doute, "il y a eu un manque de précautions", comme ne cesse de le déclarer le frère de Florence Arthaud, Hubert. "Conditions de tournage difficiles", manque de préparation physique de l'équipe technique... Les SMS de Lucie Mei sont éloquents selon sa mère Bénédicte. "J'ai gardé les textos de ma fille après les jours de tournage qui me disaient : 'Maman, je suis épuisée'", confie-t-elle au quotidien. Et de poursuivre sur les circonstances du drame : "J'ai appris que la place du copilote dans les deux hélicos était occupée par un caméraman. Ce n'est pas interdit, mais c'est une précaution de moins."
À l'image de la famille d'Alexis Vastine, remontée contre Nonce Paolini après ses propos concernant un éventuel retour de Dropped à la télévision, ainsi qu'à cause du trop court délai entre l'accident et le retour de Koh-Lanta, Bénédicte Mei regrette la programmation "d'une industrie commerciale basée sur la mise en danger des participants", présentée "comme un jeu, un divertissement qui a mal tourné".
L'interview de Bénédicte Mei est à retrouver dans son intégralité dans Le Parisien du 24 avril 2015