Ce mardi 8 avril, David Pujadas a dû interrompre le JT de 20h de France 2. C'est aux alentours de 20h20 que la chaîne a dû mettre fin à son journal télévisé en raison de l'invasion du plateau du journal télévisé par des intermittents du spectacle.
On a ainsi pu voir David Pujadas, maître en matière de blagues sans chute, encerclé par des intermittents du spectacle : "Voilà, petit souci, vous vous en rendez compte avec cette occupation du plateau. Nous rendons l'antenne, nous ne pouvons pas faire ce journal." Quelques mots étouffés par les huées des envahisseurs. Les intrus ont pénétré sur le plateau pendant la diffusion d'un sujet et se sont mis autour de la table, derrière David Pujadas, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Spectateurs solidaires", "Pas de culture sans droits sociaux", "PS, MEDEF, CFDT, FO, Fossoyeurs de la culture".
Le JT interrompu précipitemment, France 2 a diffusé à la place, et ce pendant quelques minutes, une bande-annonce de son antenne avant de lancer le programme court Parents, mode d'emploi puis L'Instant Alcaline. C'est donc une situation plutôt rare que l'on a vécu hier, car les plateaux sans public sont habituellement très sécurisés et donc très rarement pris d'assaut, comme le relatent nos confrères de Puremédias.
L'arrêt du JT a empêché les intermittents de délivrer leur message. "Les intermittents du spectacle refusent de quitter le plateau du JT de France 2. Ils demandent qu'un communiqué soit lu à l'antenne", a expliqué FTVi sur son site. Depuis plusieurs semaines, ils protestent contre la réforme du régime de leur statut, au travers de plusieurs actions coup de poing comme celle-ci. Comme FTVi le rapporte, les intermittents présents sur le plateau de David Pujadas se sont présentés comme des "chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers". Ils s'opposent à un nouvel accord signé en mars dernier sur "les règles relatives à l'assurance chômage".
Contacté par Puremédias, Eric Monier, directeur de la rédaction de France 2, a expliqué que la décision de rendre l'antenne avait été prise "pendant la diffusion du sujet". "Il n'est pas question de procéder de cette manière. On ne peut pas se laisser dicter ce que nous passons dans notre journal. Nous nous étions préparés à ça, on ne voulait pas créer un précédent, on a donc décidé d'interrompre le journal", a-t-il indiqué. Il s'est d'ailleurs demandé comment les intermittents avaient accédé au plateau du JT qui se trouve en plein coeur de la rédaction.
Aujourd'hui, mercredi 9 avril, c'était au tour de Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, de réagir. Il a ainsi envoyé un communiqué aux rédactions, déplorant et condamnant "l'intrusion (...) d'un groupe très déterminé d'une quarantaine de personnes et regrette que les téléspectateurs - à qui France Télévisions présente ses excuses - aient été ainsi privés de la fin de leur journal, l'antenne ayant dû immédiatement diffuser un programme de substitution". Afin de comprendre comment autant de personnes ont pu accéder au plateau du journal en plein direct, prenant ainsi l'antenne en otage, une enquête interne a été ouverte, qui devrait permettre de "déterminer comment ont pu être déjouées les mesures normales de sécurité". Ces dernières seront désormais "adaptées et renforcées afin de prévenir d'éventuelles nouvelles circonstances au caractère tout à fait exceptionnel".