Nombreuses furent les réactions poignantes, sincère, enflammées, émouvantes et personnelles après la mort de Johnny Hallyday. Parmi elles, celle de Fabrice Luchini. Les deux hommes ont partagé, en 2006, l'affiche du film Jean-Philippe. Quelques heures après le décès du taulier, Fabrice Luchini avait réagi au micro de TF1. Fidèle à sa gouaille, ses élans passionnés, l'homme de théâtre, de cinéma et de lettres n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage à son partenaire de jeu, et notamment de souligner la simplicité de Jean-Philippe Smet.
"Il faisait partie des immenses stars qui enlèvent toute intimidation. Quand vous étiez à côté de lui, il te donnait l'illusion ou la réalité, je ne sais pas, qu'il n'était pas cette incroyable légende", raconte notamment Luchini, louant "une manipulation de la simplicité qui était prodigieuse" chez Johnny. Admiratif, l'acteur se souvient d'un homme qui "avait une humilité, une fascination du métier de comédien". "Sa mort est inconcevable" a-t-il notamment déclaré, faisant également écho à celle de Jean d'Ormesson.
Même crédo à France Inter, le jour-même (6 décembre). "Il anéantissait tout arrogance de classe. Le génie de Johnny c'était d'être resté intact", a ainsi assuré Luchini, arguant que son complice a "longtemps été méprisé par l'élite intellectuelle jusqu'à son rôle dans un film de Godard". "Johnny, c'est le fantasme rêvé que les Français reconnaissaient en lui l'un de leurs semblables, le public reconnaît les siens et donne son amour à quelqu'un qui ne fabrique pas trop. La simplicité de Johnny était immense", conclut Luchini.
En quelque sorte le résumé de Jean-Philippe, de Laurent Tuel. Fabrice, cadre moyen, est un fan absolu de Johnny Hallyday, peut-être même le plus grand... Mais un jour, il se réveille dans une réalité différente, un monde parallèle où Johnny n'existe pas. Perdu, orphelin, il se met alors à la recherche de Jean-Philippe Smet, pour savoir ce qu'il est devenu dans cette autre dimension, et lorsqu'il le retrouve enfin, c'est pour découvrir un patron de bowling, un type comme les autres qui n'est jamais devenu une star. Fabrice n'a plus qu'un seul but : ressusciter son idole, réveiller le "Johnny" qui sommeille en Jean-Philippe.