Si le clan Jackson a bien du mal à obtenir gain de cause auprès de la justice américaine, en France, une poignée de fans ont eu davantage de chance : cinq admirateurs européens et français de feu Michael Jackson viennent en effet de se voir donner raison par le tribunal d'instance d'Orléans qui leur a octroyé 1 euro symbolique de dommages et intérêts au titre de "préjudice d'affection" causé par la mort brutale du chanteur - survenue en juin 2009 des suites d'une surdose de Propofol (un puissant anesthésiant).
Une victoire exceptionnelle pour ce groupe d'inconditionnels du regretté Roi de la pop qui, en marge du décès de leur idole et au côté de 34 autres requérants, avaient décidé de poursuivre dans une plainte inédite au civil (lancée en 2011) le docteur Conrad Murray, condamné à quatre ans de prison pour homicide involontaire (mais relâché depuis). Pour ces fans, ce dernier est en effet clairement le responsable numéro un à l'origine de leur préjudice moral.
Aujourd'hui, ces cinq personnes (originaires de Suisse, de Belgique, de Gironde et du Pas-de-Calais) peuvent se réjouir : le juge a ainsi reconnu qu'elles avaient concrètement apporté la preuve de l'"affliction" dont elles avaient fait l'objet depuis la disparition de Michael Jackson, à l'aide notamment "de témoignages voire de certificats médicaux". "C'est la première fois au monde, à ma connaissance, qu'est reconnue la notion de préjudice affectif en lien avec la mort d'une popstar", a déclaré leur avocat Emmanuel Ludot à l'AFP, se félicitant au passage "d'être allé jusqu'au bout de la procédure malgré les ricanements" suscités.
Parmi les admirateurs à avoir fait front figure Myriam Walter, présidente de l'association Michael Jackson Community (basée à Montargis dans le Loiret et qui réunit plus de 2000 fans). Peu de temps avant que la décision ne soit rendue, cette mère de trois enfants âgée d'une cinquantaine d'années expliquait au Parisien en quoi cet euro symbolique servirait sa cause : "Une décision de justice favorable pourrait nous permettre de nous rendre sur la tombe de Michael, à Los Angeles. Pour l'heure, c'est réservé aux proches ou à de rares privilégiés", confiait-elle au journal. Selon l'AFP, Myriam Walter ne fait cependant pas partie des requérants retenus par le tribunal d'instance d'Orléans. Mais comme le précise Emmanuel Ludot, elle conserve néanmoins la possibilité de poursuivre la procédure en étoffant leur dossier. Affaire sans doute encore et toujours à suivre donc...