Principal suspect dans la mort de son amant Peter Ikin, producteur de musique australien et ancien dirigeant de Warner Music, le Français Alexandre Despaillières était en prison depuis le mois de septembre. Il est désormais libre...
Mis en examen pour assassinat, faux et usage de faux, Alexandre Despallières, 43 ans, avait été emprisonné une première fois de juin 2010 à mars 2011, puis remis en détention en septembre pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Devant le juge des libertés et de la détention, Alexandre Despallières expliquait alors qu'il souffrait de dépression et n'était plus "en mesure de faire face" aux exigences de son contrôle judiciaire.
Son avocate annonce à l'AFP qu'Alexandre Despaillières a été libéré de prison mardi par la juge d'instruction chargée de l'enquête. La prochaine étape de cette affaire, c'est une audience qui, si elle lui est favorable pourrait amener à l'annulation de la procédure ouverte contre lui : en décembre 2010, son ancien avocat Thierry Herzog avait contesté devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris plusieurs pièces du dossier. Le 6 septembre 2011, la cour d'appel avait rejeté cette requête, mais Alexandre Despaillières s'était pourvu en cassation. Le 4 janvier, la Cour de cassation annulait cet arrêt et le dossier faisait son retour devant la chambre de l'instruction recomposée pour un nouvel examen.
La date de cette audience, qui pourrait être décisive, n'est pas encore connue.
Rappel des faits :
Alexandre Despallières est soupçonné d'avoir assassiné son ancien compagnon Peter Ikin, 62 ans, ami de stars comme Elton John et Rod Stewart. Le décès, en novembre 2008 à Paris, a d'abord été attribué à une crise cardiaque, puis l'enquête a été rouverte en 2009 suite aux soupçons du neveu de la victime. Si le corps a été incinéré peu de temps après la mort, sans l'accord de la famille, une analyse de sang conservée à l'hôpital a mis en évidence une forte dose de paracétamol potentiellement mortelle.
Alexandre Despallières a-t-il tué son compagnon pour toucher un héritage ? Il aurait pu en effet mettre la main sur le magot, car le couple s'était uni civilement en Angleterre avant le décès et, avec l'aide de deux complices, il aurait fourni un faux testament en sa faveur.
En mars, un nouveau rapport d'expertise établissait que la mort d'Ikin ne serait pas due à une "ingestion massive" de paracétamol mais plutôt à une "consommation chronique", peut-être couplée à "une absorption d'alcool et de cocaïne". La veille de sa mort, Peter Ikin avait exigé de quitter l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière contre l'avis des médecins. Si la thèse de l'assassinat est grandement fragilisée, l'enquête a en revanche certifié qu'un faux testament aurait été établi par Alexandre Despallières et un proche.
À cela s'ajoute une histoire personnelle tragique digne d'un scénario hollywoodien : les deux parents d'Alexandre Despallières sont morts de surdose médicamenteuse....