Qui a tué Delphine Jubillar ? C'est la question que se posent les gendarmes et enquêteurs depuis la disparition de l'infirmière de Cagnac-les-Mines. Si pour l'instant, son mari Cédric semble être l'unique suspect des forces de l'ordre, les avocats du peintre-plaquiste de 34 ans explorent d'autres pistes.
Parmi les autres suspects potentiels, Me Jean-Baptiste Alary, l'un des trois avocats de Cédric, revient sur cet homme qui avait avoué avoir tué Delphine dans plusieurs sms ! Il a révélé lors d'une interview accordée à Midi Libre le contenu pour le moins effrayant de cette correspondance. Pour rappel, cet homme dont l'identité n'a jamais été révélée, avait envoyé plusieurs menaces à son ex-compagne, dans l'espoir de la reconquérir, ou plutôt de la terroriser.
D'après maître Jean-Baptiste Alary, il aurait écrit : "J'ai bien tué Delphine, car elle était en couple et qu'elle n'a pas voulu quitter son mari et ses enfants pour moi. On s'est vus, on s'est disputés, je suis sorti de mes gonds, je ne me suis pas reconnu. Je l'ai frappé, frappé, frappé. Elle est morte et je l'ai enterrée dans le travers (...) J'ai tué une femme, je m'en veux, c'est dur à porter, elle travaillait à CCB de nuit. Elle n'a pas voulu quitter son mari pour moi. Je l'ai tué (...) Je ne suis pas fier. Je vais mettre des fleurs sur son corps". Des messages effrayants de précision...
Et pourtant d'après l'avocat, les gendarmes ne semblent avoir accordé que peu d'importance à cet homme qu'il jugent mythomane. Il aurait tout de même été interrogé avant d'être rapidement retiré de la liste des suspects. "Il a assuré avoir été avec sa nouvelle compagne le soir de la disparition de Delphine et qu'il ne la connaissait pas. Et l'histoire s'est arrêtée-là. Que je sache son alibi n'a pas été vérifié, ni le bornage de son téléphone. Et aucune perquisition n'a eu lieu à son domicile", regrette maître Jean-Baptiste Alary.
Si ces menaces n'ont pas été prises au sérieux, celles de Cédric semblent en revanche prouver sa culpabilité pour les enquêteurs. Le Parisien révélait il y a plusieurs mois que la mère de Cédric Jubillar avait déclaré aux enquêteurs pendant sa garde à vue que son fils lui avait dit quelques semaines avant la disparition : "Je vais la tuer, je vais l'enterrer et personne ne la retrouvera". Mais l'avocate de Nadine Jubillar, Jessica Chefaroudi, avait nuancé la déclaration de sa cliente, expliquant à l'AFP qu'elle avait été "instrumentalisée du début jusqu'à la fin de cette garde à vue" et en était sortie "psychologiquement brisée".
Cédric Jubillar a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin dernier. Depuis, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse lui a refusé deux demandes de remise en liberté. Pour la cour d'appel, "il existe des indices graves et concordants permettant de penser que Delphine Jubillar est décédée. Elle a écarté la thèse d'un accident, d'une mauvaise rencontre, d'un enlèvement, d'un suicide. Elle considère qu'il est vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur au meurtre de sa femme".
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.
Retrouvez l'interview de Me Jean-Baptiste Alary en intégralité sur le site de Midi Libre.