La famille de Delphine Jubillar est en grande souffrance depuis cette nuit du 15 au 16 décembre 2020, moment depuis lequel l'infirmière de Cagnac-les-Mines dans le Tarn a cessé de donner des signes de vie. Les mois ont passé mais la volonté de comprendre ce qui s'est passé est intacte pour ses proches. Une partie d'entre eux a été interrogée par les magistrates qui instruisent le dossier ce 1er avril 2022. Leur avocat, maître Mourad Battikh, s'est ensuite exprimé devant les médias pour donner quelques éléments et prouver que l'enquête avance. Il fait notamment une sombre description du mari de la jeune femme de 33 ans, avec qui il a eu deux enfants.
Oncle, tante, cousin et cousines de Delphine Jubillar ont été entendus à Toulouse, par les juges d'instruction dans le cadre de l'enquête sur sa disparition. Pour La Dépêche, leur avocat maître Battikh est revenu sur certains points et notamment le comportement de l'époux de la disparue avec son fils aîné et sa femme, décrit par sa famille : "Ils ont décrit Cédric Jubillar, les humiliations que subissait Delphine. Il était violent à l'endroit des enfants. Pour punir son fils qui ne disait pas bonjour il le mettait à genoux pendant plus de 45 minutes et il fallait l'intervention de la famille de Delphine pour mettre fin à ces sévices."
Déjà dans le documentaire consacré à l'affaire et diffusé sur RMC Story, l'oncle de Delphine Jubillar confiait comment il surnommait sa propre fille devant sa famille, "l'handicapée". Une attitude odieuse que sa tante avait aussi remarquée, comme le jour où elle apprend la disparition de sa nièce. "'Va voir si elle est pas au cimetière à Técou chez tes parents', il m'a sorti ça, oui. Je lui dis 'mais tu rigoles comme ça, pourquoi tu dis ça Cédric ? Elle n'a pas pu disparaître comme ça...", avait-elle raconté avec émotion devant les caméras. Une conversation lunaire comme il y en a eu beaucoup d'autres pour cet homme controversé, actuellement en détention provisoire pour homicide par conjoint. L'une des amies de la jeune femme avait elle subi une discussion remplie de détails salaces de la part de l'artisan souvent provocateur voire agressif.
L'avocat de la partie civile souligne également que c'est Delphine, infirmière de nuit, qui prenait en charge financièrement l'intégralité du foyer. Peintre-plaquiste, celui qu'elle fréquentait depuis ses 18 ans dépensait de fortes sommes dans son addiction aux jeux, des confidences faites par l'un de ses amis.
Si les preuves matérielles manquent et que le corps de cette maman dévouée n'a pas été retrouvé, maître Battikh est persuadé de la culpabilité de celui dont elle voulait divorcer. Il avance un mobile présumé solide, nourri par la jalousie du suspect numéro 1 qui n'acceptait qu'elle ait rencontré quelqu'un d'autre. "Cédric Jubillar avait annoncé les choses en se présentant comme le criminel parfait et en disant qu'il la tuerait et que l'on ne retrouverait jamais le corps. Ses propos sont corroborés par la réalité", a déclaré l'avocat à La Dépêche. L'enquête se poursuit entre recherches avec des drônes high tech et de nouvelles analyses scientifiques, elles appuieront ou démentiront ce sombre tableau de l'homme qu'elle avait épousé en 2013.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.