Prochainement à l'affiche du film Chasse gardée (en salles le 20 décembre 2023) dans lequel Camille Lou et Hakim Jemili (dans les rôles d'Adélaïde et de Simon) incarnent des Parisiens ayant déménagé dans un petit village, Didier Bourdon joue Bernard, un habitant bien déterminé à faire vivre l'enfer à ses nouveaux voisins. Interviewé par Le journal du dimanche dans le cadre de la promotion de ce film réalisé par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier, l'acteur de 64 ans a indiqué qu'il était dans la vraie vie un vrai citadin puisqu'il habite toujours à Paris.
"Chasse gardée, c'est la France des villes contre la France des champs. Dans quel camp vous situez-vous ? Où habitez-vous ?" lui demandent les journalistes. "Physiquement, je suis dans le camp des villes. Mais j'habite à Montmartre, un quartier aux airs de village, je ne me verrais pas vivre dans un arrondissement trop 'parisien'. Et j'ai pris goût à la campagne: je viens de tourner un film dans le Finistère, ma femme venait m'y rejoindre le week-end; j'étais bien content de ne pas rentrer à Paris. Du temps des Inconnus, nous écrivions d'ailleurs tous nos sketchs dans une petite maison du Soissonnais, on était plus zen, moins stressés", répond l'ancienne star des Inconnus.
Au cours de cette interview sur cette comédie fraîche qui oppose deux France qui s'affrontent, Didier Bourdon a dressé un portrait inquiet de son pays dont il regrette l'ensauvagement. "Cela m'inquiète pour mes enfants", révèle le papa d'Olivier, Natacha et de Clélia. "Dans la France d'aujourd'hui, j'ai l'impression que le moindre incident peut dégénérer en un affrontement très grave, on l'a vu à Crépol. Quelqu'un a dit que c'était le retour de Roméo et Juliette ou du duel. Mais, comme dit ma femme, la différence avec un vrai duel, c'est que l'un avait une épée et l'autre pas. La délinquance est un phénomène inquiétant."
Selon le mari de Marie-Sandra Badini Duran, la France va mal et serait même sur le point de connaître son plus grand déclin de l'Histoire. Il explique : "S'il y a tant de dealers, c'est qu'il y a des consommateurs au bout de la chaîne : le signe, selon moi, d'un mal-être, de la conscience que nous sommes une civilisation sur le déclin à la manière de l'Empire romain. Et j'ai tendance à croire à ce déclin, qui me paraît irréversible." Un portrait peu flatteur de la France de demain.