Le procureur, Rémy Avon, a été formel : face à la "complexité de l'affaire" de la disparition du petit Émile dans le village du Haut-Vernet, pas question d'en rester là ! Alors que dix jours après le signalement aux gendarmes, le mystère reste entier, celui-ci a en effet pris une grande décision : confier le dossier à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence, qui vont prendre la direction des recherches. "L'ouverture d'une information judiciaire", le plus haut degré d'investigation en France, a également été annoncée.
Mais pas uniquement : alors que 1400 personnes avaient appelé le numéro d'urgence pour faire un signalement, le procureur a également expliqué qu'au vu du changement de localisation du dossier, celui-ci serait fermé. Désormais, tout passera en effet par une adresse mail, "disparitionemile04@gendarmerie.interieur.gouv.fr".
Un gros changement, en tout cas, décidé devant "la masse considérable d'éléments collectés durant la première semaine d'enquête", comme il l'a expliqué, et qui devrait permettre aux 25 gendarmes dédiés à la disparition du petit garçon lors d'une réunion de famille, le 8 juillet dernier, d'accroître encore leurs recherches. Il faut dire que si les nombreuses battues n'ont finalement rien donné, les enquêteurs croulent sous les informations à gérer.
En plus de 1400 témoignages, en effet, 1600 numéros de téléphone ont borné dans la région au moment de la disparition et 560 000 clichés ont été pris au péage le plus proche. Des chiffres énormes, qui doivent être décortiqués pour que rien ne soit loupé par les enquêteurs, qui ont déjà ratissé 97 hectares autour de ce petit village de montagne, fouillé les 30 bâtiments et toutes les voitures, mais qui n'ont rien trouvé pour le moment.
"Aucune piste exclue ou privilégiée"
Mais désormais, c'est d'Aix-en-Provence, seule ville de la région où l'on pouvait trouver deux juges d'instruction selon nos confrères de BFM TV, que l'enquête sera pilotée. En espérant trouver un indice qui guiderait enfin l'enquête : dans son communiqué, le procureur reconnaissait que "toutes les pistes restent envisagées, aucune n'étant exclue, ni privilégiée". Un aveu qui signifie que les enquêteurs n'ont pas réussi à refermer de portes... et que la fin de l'enquête pourrait être encore longue !
Pour rappel, le petit garçon est porté disparu depuis le 8 juillet : en vacances dans la résidence secondaire de ses grands-parents, il s'était évaporé alors qu'il était entouré d'autres membres de la famille. Ses parents n'étaient pas présents mais sont arrivés rapidement sur les lieux. Depuis, la famille, très pieuse, vit repliée sur elle-même et n'a jamais voulu s'adresser à la presse. Un prêtre, en revanche, vient chaque jour pour une messe dédiée au petit Emile.