Depuis le suicide de son partenaire en affaires Thierry Leyne, les sociétés de Dominique Strauss-Kahn sont au fond du trou. Le passif de LSK, l'ancienne société de DSK, devrait atteindre plus de 30 millions d'euros...
C'est le Paris Match du 4 décembre qui révèle l'information. LSK, pour Leyne Strauss-Khan & Partners, la société financière de l'ancien patron du FMI et de Thierry Leyne, qui s'est suicidé, a rendez-vous le 9 décembre prochain à la Cité judiciaire du Grand-Duché pour la vérification de ses créances. "Le passif de LSK devrait dépasser les 30 millions d'euros", assure une source proche du dossier alors que le tribunal de commerce du Luxembourg a entre les mains depuis le 21 novembre dernier les déclarations des créanciers. Les comptes de 2012 affichaient déjà 25 millions d'euros de pertes cumulées... Une somme à laquelle il faut ajouter celles de 2013 et 2014, notamment "une série d'emprunts excessifs" pour reprendre les termes de Dominique Strauss-Khan dans les colonnes du Parisien, qui lui-même a perdu 625 000 euros, ainsi qu'un remboursement estimé à 2 millions d'euros à un assureur suisse.
Et LSK, où officiait Vanessa Strauss-Kahn, la fille de DSK, en tant que directrice de la recherche économique, n'est pas la seule société de l'ex-champion du Parti socialiste à la présidentielle à connaître des difficultés. DSK Global Investment Fund Limited, immatriculé dans le paradis fiscal de Guernesey depuis le 24 septembre dernier, est en liquidation. À tel point que son nom a disparu du registre des sociétés, alors qu'elle était supposée permettre à DSK de se reconvertir en tant que banquier d'affaires. Installé rue du Rhône à Genève, la plus prestigieuse des rues de la cité helvète, le fonds prévoyait de lever 2 milliards d'euros comme le confiait à l'époque Thierry Leyne dans les colonnes du Figaro. Des fonds que le duo devait lever auprès d'investisseurs institutionnels et privés en provenance du Moyen-Orient. DSK devait distiller ses conseils et les équipes de la société, faire les placements en conséquence.
Pour les aider dans leur entreprise, ils avaient placé au poste de directeur le Libanais Mohamad Zeidan, personnage influent des places financières du Moyen-Orient et conseiller de groupes français comme Airbus. Fils d'Omar Zeidan, personnage discret "proche des services français" comme le note Paris Match et figure incontournable des contrats passés entre la France et les pays arabes, Mohamad Zeidan n'a plus mis les pieds en Suisse depuis plusieurs mois, confie une source travaillant pour le fond de DSK. Quant aux investisseurs qui devaient apporter la manne financière, ils ne seront pas lésés. "Il ne s'agissait que de promesses, puisque le fonds n'existait pas encore", expliquait DSK. Et n'existera probablement jamais...