Victoire pour Dominique Strauss-Kahn. Jeudi, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international a obtenu la condamnation en diffamation de Régis Jauffret, qui avait publié en 2014 un roman sur l'affaire du Sofitel survenue en mai 2011, La Ballade de Rikers Island.
Comme le rapporte l'AFP, le tribunal correctionnel de Paris a ainsi condamné l'auteur à une amende de 1 500 euros avec sursis. Régis Jauffret devra également verser 10 000 euros de dommages et intérêts "au titre de préjudice moral pour certains passages de son ouvrage" et à 5 000 euros pour des propos tenus dans la presse lors de la promotion de son livre. Toute édition de l'ouvrage est désormais interdite par la justice.
Dominique Strauss-Kahn et son avocat avaient dénoncé une "diffamation effroyable", en particulier au sujet d'une "scène de viol" écrite "de façon très précise". Pour le plaignant, ce récit en particulier contredit la procédure américaine, qui avait abandonné toute poursuite à son égard après qu'il eut trouvé un accord financier avec Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel qui l'avait envoyé en prison, à Rikers Island, après des accusations de viol. "Ce livre décrit un viol, à l'indicatif. Le lecteur croit lire enfin le récit de ce qu'il s'est passé dans la suite 2806 du Sofitel", avait fustigé l'avocat de l'ancien homme politique.
Le tribunal a finalement tranché en faveur de l'ancien époux d'Anne Sinclair, estimant que "la sémantique utilisée, dont l'utilisation même, à trois reprises, du terme de viol, excluent l'hypothèse de la simple narration d'une relation sexuelle consentie entre deux adultes amateurs de rapports brutaux ou de jeux de soumission et de domination". L'auteur et ses éditeurs, qui ont revendiqué leur liberté d'expression et de création littéraire, n'ont pas convaincu. "Il ne saurait suffire, pour prétendre échapper à toute condamnation, de s'abriter sous la qualification expresse de roman", a conclu la justice.