Près de 8,5 millions de téléspectateurs se sont réunis devant leur écran pour suivre l'intervention du Premier ministre sur TF1 le 2 avril 2020. Le but de cette prise de parole était bien entendu de faire un nouveau point sur la crise du coronavirus en France, mais difficile de ne pas remarquer un changement physique chez Édouard Philippe : sa barbe parsemée de taches blanches. Un détail qui lui vaut divers surnoms plus ou moins inspirés de la part de ses camarades ministres.
"Kung-Fu Panda", "le 102e dalmatien" ou encore "la vache normande", autant de sobriquets qu'utiliseraient les collègues du Premier ministre, comme l'avait rapporté Challenges en janvier dernier. Des surnoms que l'on retrouve également sur les réseaux sociaux, d'autant plus ces dernières semaines avec les multiples interventions d'Édouard Philippe. Cette transformation physique est d'autant plus flagrante que la pilosité faciale du bras droit d'Emmanuel Macron, âgé de 49 ans, ne ressemblait pas du tout à cela lors de son arrivée à Matignon en 2017.
Cette dépigmentation de la barbe est certainement une forme de vitiligo, une maladie de la peau liée à la disparition progressive des mélanocytes, les cellules pigmentaires fabriquant le pigment de la peau. Comme le précise l'Association française du vitiligo, deux types de facteurs expliquent cette maladie : les facteurs prédisposants ou les facteurs révélateurs tels que le stress. Après avoir fait face à la crise des Gilets jaunes, le vif débat autour de la réforme des retraites, les grèves de la fin 2019 et maintenant le coronavirus : Édouard Philippe a effectivement de quoi être "stressé".
Dans une tribune publiée par Le Parisien au mois de février, Jean-Marie Meurant, président de cette même association, dénonçait "un déferlement de vulgarité, de blagues de mauvais goût, d'un autre âge" visant le Premier ministre : "Les réseaux sociaux, médias, humoristes se défoulent. Leur méconnaissance de la maladie nous oblige, au nom de toutes les personnes atteintes de vitiligo, à cette mise au point : oui, le Premier ministre est sans doute atteint de cette maladie (...). Oui, il s'agit bien d'une maladie, une maladie qui fait souffrir des millions de gens dans le monde."