En pleine tempête médiatique sur le voyage de son ex-mari pour la Russie, Elisabeth Depardieu s'est confiée dans une interview poignante accordée à Marc-Olivier Fogiel sur RTL. Lundi 7 janvier, l'ancienne épouse de l'acteur est d'abord revenue sur la fameuse maison de Néchin : "Quand vous regardez la maison qu'il avait choisie en Belgique, il n'avait pas l'intention d'y vivre quand même. Lui qui aime tellement les belles choses, même s'il peut s'en passer. Vous le voyez au bord d'une route, dans une maison comme ça, sinistre ?", explique-t-elle.
Comme beaucoup de proches de Gérard Depardieu (Brigitte Bardot, Josée Dayan...), Elisabeth Depardieu a été "énormément" choquée par le terme "minable" employé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour qualifier l'exil de l'acteur. Malgré la récente censure de la loi concernant les 75% d'impôts concernant certains hauts revenus, l'actrice juge peu probable un retour en France : "Ça, je ne crois plus, c'est fini. (...) Un peu d'attention aurait amené beaucoup de compréhension de sa part. Chaque ministre en a rajouté une couche. A un moment, ça va, quoi." Au tout début de l'affaire Depardieu, le ministre du Travail Michel Sapin, par ailleurs cousin éloigné de la star franco-russe, avait évoqué une "déchéance personnelle."
Elisabeth Depardieu est également revenue sur les attaques dont a été victime celui qui fut légalement son époux jusqu'en 2006 : "Ce que je ne supporte pas, c'est quand on dit qu'il a profité du cinéma français, (...) il a fait des films pour rien, pour des caisses de vin. Gérard, c'est quelqu'un qui a toujours travaillé, qui n'a jamais pris un jour de vacances de sa vie." Elisabeth en profite pour poser les bonnes questions : "Est-ce qu'on a jeté des pierres à tous ceux qui sont partis ? On n'a pas fait la même chose pour Noah." Et, faisant allusion à leur fils Guillaume, mort en 2008 à l'âge de 37 ans, elle ajoute, la voix défaite : "C'est quelqu'un qui a des bourrasques, qui est extrêmement malheureux - vous savez pourquoi - et qui se démène pour essayer de vivre encore." A l'image de Roxane, la fille que la star a eue avec Karine Silla, elle parle d'un homme généreux : "Il ne supporte pas que quelqu'un soit malheureux. Il a aidé tous les gens de sa rue." La comédienne revient au passage sur la tribune cinglante de Philippe Torreton publiée dans Libération et qui avait suscité de nombreuses réactions dans la famille du cinéma français : "C'est infecte. J'ai trouvé beaucoup de jalousie là-dedans. C'est quelqu'un qui va faire Cyrano et qui a peur du modèle. Voilà, c'est nul", juge-t-elle sévèrement.
Aperçu très enjoué lors de son week-end en Russie, où il a reçu un accueil digne d'un chef d'État, Gérard Depardieu vivrait cependant, selon Elisabeth, "très très mal" la polémique. "Parce que c'est quelqu'un qui fait des erreurs, qui n'a pas de sens politique, qui s'éprend des gens parce qu'il boit un coup avec eux, qu'il est bien et qu'il oublie de regarder leur histoire", analyse-t-elle. Avant d'exprimer son ras-le-bol : "Je pense que, à un moment, la coupe est pleine."
Après la Russie, puis la Suisse, où il était présent à la cérémonie du Ballon d'or qui a sacré Lionel Messi, Gérard Depardieu était attendu aujourd'hui, mardi 8 janvier, au palais de justice de Paris. L'acteur était convoqué pour conduite en état d'ivresse fin novembre. Sur son scooter, le monstre sacré du cinéma français avait eu un accident sans gravité. Il ne s'est pourtant pas présenté au rendez-vous dans cette procédure de "plaider coupable", formule simplifiée et alternative au procès, puisqu'il était à l'étranger pour "raisons professionnelles" selon son avocat. Une absence qui doit entraîner le renvoi de l'affaire devant le tribunal correctionnel, "d'ici à quelques mois."