L'affaire Depardieu n'en finit plus de faire couler de l'encre. Hier, samedi 5 janvier au soir, l'acteur a été reçu par le président russe Vladimir Poutine en personne, dans sa résidence de Sotchi, afin de recevoir son passeport. Une rencontre largement relayée par les télévisions russes, des images montrant les deux hommes partageant une accolade puis un repas dans la résidence présidentielle.
Pour le remercier de lui avoir accordé la citoyenneté russe, Gérard Depardieu, qui a incarné Raspoustine dans le téléfilm éponyme de Josée Dayan tourné en Russie, a écrit une lettre publiée vendredi 4 janvier par la chaîne Perviy Kanal dans laquelle il déclarait : "Oui, j'ai fait cette demande de passeport et j'ai le plaisir qu'elle ait été acceptée. J'adore votre pays, la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains (...) J'aime y faire des films où j'aime tourner avec vos acteurs comme Vladimir Mashkov. J'adore votre culture, votre intelligence".
Sur sa lancée, Gérard Depardieu osait même y dresser les louanges du régime politique russe, pas franchement réputé pour son exemplarité : "J'en ai même parlé à mon président, François Hollande. Je lui ai dit tout cela. Il sait que j'aime beaucoup votre président Vladimir Poutine et que c'est réciproque. Et je lui ai dit que la Russie était une grande démocratie, et que ce n'était pas un pays où un Premier ministre traitait un citoyen de minable", jugeait alors le comédien, en référence à la réaction du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à l'annonce de son exil fiscal en Belgique. En effet, Gérard Depardieu a eu une longue conversation téléphonique avec François Hollande le mardi 1er janvier, confirmée par l'Élysée.
Les termes "grande démocratie" employés par Gérard Depardieu n'ont pas manqué de susciter à nouveau la polémique. "On n'oubliera et on ne lui pardonnera jamais cette phrase", a ainsi déclaré le journaliste Matvei Ganopolski sur la radio d'opposition Echo Moskvy.
Parmi ce flot discontinu de déclarations et d'avis tranchés sur l'affaire Depardieu, une voix essaie aujourd'hui de se faire entendre et veut défendre l'acteur, celle de son ex-femme Elisabeth Depardieu. Elle déclare a Marc-Olivier Fogiel sur RTL : "Les gens sont déchaînés parce qu'il représente beaucoup. Justement, il représente la France. C'est d'autant plus absurde de taper comme ça sur lui, alors qu'il était si facile peut-être de le récupérer. C'est quelqu'un qui est parti parce qu'il manquait d'attention, d'amour. Quand il se sent refusé, il devient provocateur. Il va essayer de ressembler à ce dont on a peur". Et de poursuivre : "Il y a parfois le pire et le meilleur en lui, mais il y a le meilleur, il y a la grâce qui le traverse. On lui a pas craché dessus quand il était nécessaire. Moi je trouve très injuste cette curée. Je sais que c'est quelqu'un qui a des bourrasques en lui, qui est extrêmement malheureux, qui est inconsolable et qui se démène pour essayer de vivre encore. Quand quelqu'un est aussi perdu que ça, est-ce qu'il faut lui jeter la pierre ? Je ne comprends pas qu'on résume quelqu'un à un acte. Il faut arrêter ça, parce que c'est quelqu'un qui est apparemment très fort et je pense que vous sentez bien qu'il ne l'est pas tant que ça. Il peut dérailler, il peut dire n'importe quoi"
Pour retrouver la poignante réaction d'Elisabeth Depardieu dans son intégralité, rendez-vous sur le site de nos confrères de RTL .