Liées dans les fastes de la monarchie parlementaire comme dans le naturel champêtre des compétitions hippiques, la reine Elizabeth II et Camilla Parker Bowles n'ont jamais semblé aussi complices...
Si la monarque de 86 ans n'a pas traîné, après l'ouverture cérémonielle du Parlement à Westminster le 8 mai 2013, pour ôter ses vêtements d'apparat, mettre son imper et son fichu, et rallier les grasses pelouses du château de Windsor sans manquer la première journée du Windsor Horse Show, festival équestre dont elle est la marraine et auquel elle est extrêmement attachée, la duchesse de Cornouailles l'a rejointe seulement le surlendemain. Mais l'entente entre l'épouse du prince Charles et son auguste belle-mère n'en était pas moins au beau fixe, en dépit d'une météo pluvieuse que la souveraine contrait avec sa panoplie habituelle en ces circonstances : habits imperméables et fichu dans les cheveux.
Camilla Parker Bowles avait elle aussi quitté la pompe des grandes cérémonies, la tiare Boucheron prêtée par la monarque et sa robe de soie Bruce Oldfield, remplacées par une tenue plus adéquate et un indispensable parapluie sous lequel elle invitait Elizabeth II. A l'arrivée de Camilla, les deux femmes ont échangé une bise très cordiale qui en dit long sur le bel état de leurs relations. Car si Camilla a dû pendant de longues années composer avec un statut de pestiférée hérité de l'échec du mariage du prince Charles et de Lady Di, la reine, après avoir pâti de ce scandale peu propice à des rapports chaleureux avec elle, porte maintenant une certaine affection à sa belle-fille, personne de confiance et de compagnie sur laquelle elle n'hésite plus à s'appuyer. Une considération longtemps demeurée cachée du public, pour ne pas exacerber les rancoeurs à l'égard de celle que Diana désignait comme "l'autre femme", mais qui éclate désormais. Intégrée aux actes publics de la famille royale en 2002 pour le jubilé des 50 ans de règne d'Elizabeth II, Camilla Parker Bowles, mariée en secondes noces au prince Charles en 2005, a joué un rôle de premier plan dans les célébrations du jubilé de diamant en 2012. Et sa présence inédite, avec le prince Charles, au Parlement pour le rituel très solennel conduit par la reine le 9 mai en dit long sur le rôle qu'elle a encore à jouer au service de la couronne.
Bien évidemment, la bise de Camilla à la reine s'est à peine déposée sur la capuche de l'intéressée - on n'embrasse pas la souveraine comme du bon pain, voyons -, mais le geste n'en est que plus significatif.
La duchesse de Cornouailles et la reine ont ensuite passé un moment à regarder ensemble les évenements du Windsor Horse Show, qui célèbre cette année son 70e anniversaire depuis sa création en 1973 pour lever des fonds pour l'effort de guerre.Le lendemain, samedi 11, Elizabeth II, assidue, était de nouveau présente sur les pelouses du Berkshire. Hors de question, peu importe la météo pas du tout printanière, de manquer la compétition de marathon, au quatrième jour du rassemblement. Si Camilla était introuvable, le prince Edward, comte de Wessex, profitait du Windsor Horse Show avec son épouse la comtesse Sophie et leurs deux enfants, Lady Louise et James, vicomte Severn. Ce jour-là, la reine est allée se changer et arborait un très chic ensemble turquoise pour une remise de prix (Turned out Trooper Award) et suivre en compagnie du roi de Bahreïn Hamed ben Issa al-Khalifa l'épreuve d'endurance que le souverain sponsorise. Le prince Andrew était lui aussi présent dans le public. Le lendemain, rebelote : Elizabeth II était tantôt en tenue d'aisance avec un manteau imperméable signé Musto (la marque avec laquelle sa petite-fille Zara Phillips collabore), tantôt en tailleur violet tout pimpant pour décerner le trophée du Geoffrey Cross Memorial Trophy.
L'époux de la monarque, le prince Philip, a lui aussi profité de la manifestation. Très en forme, le duc d'Edimbourg, présent déjà le vendredi, a en effet été en mesure de tenir sa place, samedi 11, dans le jury de l'épreuve d'attelage, auprès d'Alexandra Knatchbull et Lady Penny Brabourne. Mais il n'est pas resté spectateur, délivrant une petite démonstration dont il est coutumier, avec une classe folle. A bientôt 92 ans (le mois prochain), chapeau bas.
G.J.