Dans le film Hibou, premier long métrage de et avec Ramzy Bedia, Elodie Bouchez joue le rôle d'un... panda. Ou plus précisément d'une femme qui porte le costume de cet animal, sans que personne ne le remarque. Une oeuvre inclassable, tendre et drôle, qui permet de retrouver la comédienne discrète qui avait explosé il y a vingt ans dans Les Roseaux sauvages et La Vie rêvée des anges. Depuis, elle poursuit tranquillement son métier d'actrice, elle qui a participé à la série Alias et a intégré cinq ans la troupe du Théâtre de la Ville. Pour Gala et Libération, elle accepte de se raconter, en distillant quelques confidences sur sa vie de famille.
Elodie Bouchez tient à ce que sa vie privée reste privée. Avec ses interviews dans le cadre de la promotion du film Hibou, elle distille quelques informations qui permettent de rétablir certaines choses. Ainsi, dans Gala, on apprend qu'elle ne vit pas à Los Angeles : "Pas du tout. Beaucoup de gens le croient parce que j'ai vécu là-bas au moment où je tournais les séries Alias et The L Word, mais j'ai toujours habité en France."
Nous ne sommes pas très sollicités.
Vivre avec la célébrité n'est pas un problème pour l'actrice et son amoureux, Thomas Bangalter (ils sont en couple depuis 1999), alias la moitié des Daft Punk qui ne se montre publiquement qu'avec un casque : "Comme nous-mêmes ne sommes pas trop sollicités, nos garçons en bénéficient. Ils vont d'ailleurs dans une école publique de quartier. On pourrait bien entendu les inscrire dans des établissements où il n'y a que des enfants comme eux, on n'a rien contre d'ailleurs, mais pour l'instant on n'en voit pas la nécessité." Quant à des apparitions sur tapis rouges avec son compagnon, elle n'a pas non plus le désir de le faire : "Je peux comprendre que l'on ait envie de monter les marches de Cannes au bras de son amoureux, par exemple, mais ce n'est pas mon cas."
Depuis toujours, Elodie Bouchez, fille unique d'une mère assistante de direction et d'un architecte reconverti en chauffeur de taxi suite à un revers de fortune, cultive la normalité. Sans pour autant être lisse, comme quand vient le sujet de l'éducation : "Avec les enfants, je suis sympa jusqu'à un certain point, comme tout le monde. Mais s'ils me font basculer vers la mère chiante, je deviens très chiante."
Quand elle parle des réalisateurs avec lesquels elle a travaillé - Abdellatif Kechiche notamment qui l'a dirigée dans La Faute à Voltaire -, Elodie Bouchez garde ce même regard franc et posé : "Sans mettre en doute la parole des filles, les polémiques autour du tournage de La Vie d'Adèle m'ont énervée. Je préfère me retrouver avec un réalisateur un peu survolté comme Abdel, qui a une vision, plutôt qu'avec quelqu'un de mou et très affable." D'elle, le metteur en scène dira : "Elle est intègre. C'est de l'ordre du miracle dans ce métier de rester simple de corps et d'esprit. Surtout pour une actrice." Si on s'interrogera sur le fait qu'il appuie sur la catégorie "comédienne", on se réjouira pour Elodie Bouchez du compliment sur son intégrité, fait par un artiste on-ne-peut-plus entier.
Retrouvez l'intégralité des interviews dans Gala et Libération du 6 juillet.
Hibou, en salles le 6 juillet