Douce, talentueuse, réfléchie mais également très discrète dans les médias, Emily Loizeau a accordé un rare entretien à M, le magazine du Monde, pour parler de ses chansons et de son spectacle Mona, une pièce musicale nourrie de drames qu'elle avait créée et dévoilée en janvier dernier au Centquatre, à Paris.
Alors que Mona sortira dans les bacs le 27 mai et que la chanteuse franco-britannique de 41 ans, mère de deux enfants, s'apprête à assurer quelques concerts (elle sera notamment à Thionville le 20 mai et à la Philharmonie de Paris le 22 mai, ainsi que du 15 au 17 juin dans cette même salle), elle s'est confiée sur la genèse de son projet, qui raconte l'histoire de son grand-père maternel, Jeremy Hutchinson. "Il était engagé dans la Royal Navy à 25 ans. Son bateau, le Kelly, avait été bombardé et coulé par les Allemands. (...) J'ai voulu mettre en parallèle le naufrage intérieur de Mona et celui de ce bateau, sombrant d'ailleurs au moment de la naissance de ma mère", explique-t-elle. "Il est question de maternité, d'hérédité, d'anormalité", ajoute-t-elle.
Construire un spectacle aussi unique autour d'une histoire aussi personnelle a eu une fonction libératrice, comme elle le révèle à la fin de son entretien. "Il s'agit d'une catharsis. Maman est d'ailleurs décédée en janvier, au lendemain de la dernière de Mona au Centquatre. La vie est ainsi faite, avec ses cadeaux et ses fardeaux", révèle-t-elle pour la première fois. La mère d'Emily Loizeau était Eliza Hutchinson, une artiste anglaise passionnée entre autres de peinture et de gravure, et sa grand-mère maternelle n'était autre que l'actrice britannique Peggy Ashcroft, qui avait été oscarisée en 1985 pour sa performance dans le film La Route des Indes.
S.L.