Près de 60 000 personnes hier après-midi au stade Vélodrome de Marseille et ce n'était pas pour un match de football ou de rugby (l'arène phocéenne faisant partie des stades réquisitionnés pour la Coupe du monde qui se déroule depuis le début du mois). Toutes ces personnes étaient là pour une seule et même personne, le pape François arrivé la veille.
"Bonjour Marseille, bonjour La France !" : c'est par ces mots, en français, que le pape François a ouvert la messe géante au Stade Vélodrome de Marseille, cathédrale d'un jour, devant des milliers de personnes, dont le président Emmanuel Macron accompagnée par son épouse Brigitte Macron mais aussi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Le couple présidentiel avait eu l'honneur, quelques heures plus tôt, de s'entretenir avec le pontife. Il n'en était pas à sa première entrevue mais le privilège était une fois tout aussi grand. Photographiés dans les tribunes du stade Vélodrome, Brigitte et Emmanuel Macron ont été vus en train d'échanger plusieurs regards amoureux. Une touchante complicité pour un grand moment.
Arrivé vers 16h dans le stade, le pape s'était d'abord offert une séquence en "papamobile", remontant sous le mistral et un soleil éclatant l'avenue du Prado, depuis la mer Méditerranée. Sur son passage, la foule saluait, agitant des drapeaux français, de Marseille ou du Vatican, tandis que retentissaient quelques "vive le pape, bienvenue à Marseille !".
Après avoir fait le tour de la pelouse, toujours dans sa "papamobile", le pape a pris place sur une vaste scène installée dans le virage nord, ornée d'une statue de la Vierge et dominée d'une croix de huit mètres de haut.
A son arrivée, un gigantesque "tifo" a été organisé par les supporters de l'OM, représentant le buste du souverain pontife à côté de la "Bonne Mère", la basilique Notre-Dame-de-La-Garde. Derrière cette banderole, déroulée depuis le toit du virage sud, les milliers de spectateurs habillés de chasubles aux couleurs du club ont d'abord dessiné une croix bleue sur fond blanc (le drapeau de Marseille), avant d'y brandir des feuilles dorées composant un immense "Merci".
Avant le début de l'office, plusieurs artistes ont défilé sur scèn e: le groupe chrétien de "pop-louange" Glorious, l'humoriste Gad Elmaleh (qui vient de lancer sa comédie musicale Bernadette de Lourdes à Paris), le chanteurGrégoire ... tandis que les olas se succédaient dans les gradins.
Le pape a ensuite prononcé une homélie, avertissant (en italien) contre "le cynisme, le désenchantement, la résignation, l'incertitude, un sentiment général de tristesse", qu'il a qualifiées de "passions tristes", une expression qu'affectionne lui aussi Emmanuel Macron.
Lors de sa venue à Marseille, il a notamment été question des migrants, un sujet pleinement d'actualité sur lequel le pape François et Emmanuel Macron ne s'accordent pas. "On n'a pas tout applaudi", a réagi un membre de l'entourage du président auprès du Parisien. "Toutes les valeurs chrétiennes auxquelles on souscrit étaient présentes. Mais dans la temporalité, le message politique est un peu différent : certains pays sont plus ou moins adaptés pour accueillir des immigrés. Le président n'a pas applaudi", est-il ajouté dans l'édition de ce dimanche. L'immigration, il en sera notamment question lors de l'interview qu'Emmanuel Macon donnera ce soir dans les JT de TF1 et de France 2 depuis l'Elysée.
Malgré ce gros point d'opposition, c'est avec chaleur et amitié que le président de la République et son épouse ont dit aurevoir hier soir au pape François à l'aéroport... Une semaine sacrément chargée pour le couple présidentiel après la venue du roi Charles III et de la reine Camilla, ravis de leur première visite d'état en tant que couple royal.