En promotion de son livre Jeux de pouvoir : la vérité sur une affaire politico-médiatique (Éditions Bouquins), Mathieu Gallet est sous les projecteurs de nouveau, cinq ans après le ragot qui le disait en couple avec celui qui était à l'époque candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron. Aujourd'hui, c'est de son plein gré que l'ancien patron de Radio France s'exprime et dans C à vous, il revient sur cette "rumeur dégueulasse" et émet une hypothèse sur les personnes qui l'auraient colportée.
En pleine campagne présidentielle en 2017, le mari de Brigitte Macron a fait l'objet de fausses informations selon lesquelles il aurait une liaison avec Mathieu Gallet, à la tête de Radio France depuis 2014, proche de Frédéric Mitterrand et dont la carrière brillante - nommé en 2010 à l'âge de 33 ans, PDG de l'INA - fait jaser. Si le président en devenir dément la rumeur avec humour lors d'un de ses meetings, l'idée de leur couple reste tenace.
"La cible, c'était lui. On se souvient que les médias russes, comme Sputnik, ont beaucoup relayé cette information sur les réseaux sociaux", a déclaré Mathieu Gallet. Il se souvient aussi du message du fondateur d'En Marche : "Ce que je reproche [à Emmanuel Macron], c'est de ne m'avoir appelé que le lendemain pour me dire : 'J'ai parlé de nous'", tout en admettant qu'il n'était qu'un instrument de la tentative de déstabilisation de l'ex-ministre de l'Economie de François Hollande. Les proches de Mathieu Gallet ont également été dans ce tourbillon médiatique, comme sa tante. Au cours d'un repas avec des amis, elle a eu connaissance de cette rumeur, c'est alors qu'elle a tout simplement dit : "Je connais Mathieu Gallet, c'est mon neveu et je peux vous dire que ce n'est pas Emmanuel Macron son petit ami."
Qui est à l'origine de ce bruit tenace ? Mathieu Gallet explique avoir mené son enquête : "J'ai laissé le temps passer. (...) Par rapport à ce que j'ai vécu à Radio France, par rapport à mon départ et la rumeur n'y est pas étrangère [il est en 2018 condamné pour favoritisme, en première instance, dans une affaire d'attribution de marchés lors de son mandat à l'INA]. (...) C'est vrai que je pense que ça vient plutôt de la famille politique au départ d'Emmanuel Macron, la gauche, qui avait vu que c'était un homme ambitieux. Qui avait envie de rouler pour lui, si vous me permettez. Il a fait peur. À la fin des années 2010, il y avait encore des gens pour penser qu'une rumeur dégueulasse sur une homosexualité présumée pouvait empêcher un candidat d'aller à la présidentielle. Heureusement la société française est plus intelligente, tolérante, que certaines personnes politiques."