Rien n'arrêtera Enrico Macias dans son désir de justice. Le célèbre chanteur de 78 ans fait partie, ainsi qu'une dizaine d'autres personnes constituées partie civile, des victimes présumées de la banque Landsbanki Luxembourg, filiale d'un établissement islandais qui n'a eu d'autre choix que de fermer boutique durant la crise de 2008 en emportant avec elle une somme astronomique.
Les dirigeants sont jugés pour escroquerie depuis le 2 mai 2017 et, grâce à cela, Enrico Macias semble retrouver le sourire petit à petit : "Cela fait dix ans que je vis avec la peur au ventre de perdre mon seul bien. J'ai sué pour l'avoir. J'ai travaillé près de cinquante ans pour obtenir ce privilège d'avoir une belle propriété... Et d'un seul coup je risque de la perdre car on m'a menti, trompé et escroqué", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l'AFP. Face au drame de la fermeture de cette banque douteuse, la villa de Saint-Tropez de celui qui chante Les filles de mon pays a été hypothéquée pour l'obtention d'un prêt de 35 millions d'euros et également menacée à plusieurs reprises de saisie.
"On m'avait assuré que les placements allaient financer les intérêts. Pendant dix ans, on m'a traité de menteur et je me suis aperçu qu'on avait tous vécu la même histoire", s'est insurgé Enrico Macias durant le procès l'opposant à la banque Landsbanki Luxembourg. Selon lui, cette mésaventure aurait contribué au décès de son épouse. "J'ai perdu ma femme à cause de cette banque. Ils peuvent prendre ma maison, je m'en fous. Je ne vais pas me laisser faire", a pu affirmer le chanteur.
Les conditions de l'obtention de ce prêt signé en 2007 étaient pourtant très simples : alors qu'il tentait d'obtenir un emprunt classique pour financer des travaux de sa villa de rêve à hauteur de 5 à 7 millions d'euros, Enrico s'était retrouvé avec un prêt de 35 millions d'euros sur les bras - 9 millions lui étaient remis et le reste (soit 26 millions) placé sur des "assurances-vie" - mais celui-ci n'a touché à ce jour qu'un quart du prêt contracté il y a 10 ans. Enrico Macias serait malencontreusement tombé dans le piège de la banque luxembourgeoise, l'entraînant ainsi dans cette affaire "dramatique".
Walid Jabri