Zouzou. C'est ainsi que Philippe Katerine a choisi d'appeler son cinquième album. Un opus sorti le 8 novembre dernier sur lequel il chante avec sa fille Edie (31 ans), au talent insoupçonné. En pleine promotion, l'artiste de 55 ans a donc multiplié les interviews. Des entretiens au cours desquels il a évidemment parlé musique et inspiration.
Impossible également de ne pas revenir pour la dixième, centième, millième fois sur sa prestation très commentée lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024. C'est presque dans le plus simple appareil, tout en bleu, que le compagnon de Julie Depardieu avait interprété sa chanson Nu. Les images ont fait le tour du monde, quitte à déplaire. Le chanteur avait même présenté des excuses.
Des mois plus tard, Philippe Katerine ne rechigne pas à revenir sur ce moment suspendu de son existence et de sa carrière. On pourrait même lui en parler jusqu'à la fin de sa vie contrairement à d'autres sujets qui le mettent beaucoup plus en colère. Dans une interview accordée au magazine Madame Figaro ce vendredi 29 novembre, Philippe Katerine a indiqué qu'il y avait un sujet presque tabou pour lui qu'il ne supportait pas d'évoquer : celui de l'argent.
"Je suis mal à l'aise quand les gens parlent d'argent, explique-t-il. Cela vient de mon enfance : mon père le faisait souvent pour des raisons qui lui appartenaient, mais que je ne partage pas." Et sa réaction à ce genre d'échanges est radicale : "Si le sujet est évoqué durant un dîner, je quitte la table." Qu'il se rassure, Philippe Katerine n'est pas le seul. Depuis de longues années, le sujet de l'argent est comme tabou pour beaucoup même si, avec le temps, la situation commence à évoluer.
En 2013, un sondage Ifop rapporté par le Figaro avait révélé que 78% des Français estimaient qu'être riche est "perçu" en France. Un Français sur cinq estimait même que cela est "très mal perçu". L'explication était alors donnée. Cette mauvaise opinion au sujet de l'argent viendrait de l'image qu'on lui donne depuis le début : la religion catholique encourage à donner aux pauvres, Karl Marx affirmait haut et fort que le profit n'était pas une bonne chose et les paysans avaient pour but de cacher leur argent liquide pour ne pas faire envie aux autres.
Plus de 10 ans plus tard, la situation est-elle la même ? Pas vraiment. Si le sujet met toujours mal à l'aise, il est bien moins tabou. Comme le révélait l'Ifop l'an dernier, "les Français semblent animés par un sentiment décomplexé à l'égard de l'argent : 83% d'entre eux l'associent au plaisir (plus 8 points par rapport à 1998) ou au bien-être, et 68% à l'épanouissement (plus 9 points en 25 ans). L'argent apparaît ainsi de moins en moins tabou puisque nous relevons sur cette question du champ évocatoire une progression des items positifs et un recul des négatifs."