En avril 2020, Twitter se réjouissait ou s'indignait devant une vidéo montrant le très clivant Éric Zemmour poursuivi dans les rues de Paris par un homme, téléphone portable à la main. Insultes, menaces, intimidations et même prétendu crachat, la scène n'avait en réalité rien d'amusant. Mercredi 9 septembre 2020, l'agresseur du journaliste a été condamné.
Âgé de 28 ans, titulaire d'un bac S, d'un BTS et travaillant dans une association d'aide aux enfants en difficulté, le prévenu a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Condamné pour "menaces réitérées de crime", il s'est en outre vu interdire tout contact avec Éric Zemmour et devra suivre un stage de citoyenneté pour, selon le tribunal, "apprendre à réfléchir un peu sur ce qu'est la loi", rapporte l'AFP. "J'ai réagi comme un gamin. J'ai fait une bêtise (...) Je suis en total désaccord avec les idées de M. Zemmour, mais je n'avais pas l'intention ni l'envie de l'agresser", a déclaré le jeune homme originaire d'Orléans - L'Express avait rapporté qu'il se nomme Mehdi Korchi - à la barre. Il a notamment assuré ne pas avoir craché sur le polémiste comme il l'avait pourtant prétendu dans une seconde vidéo.
Lors de l'audience, l'avocat d'Éric Zemmour - lequel ne s'était pas déplacé - n'a pas manqué de souligner que le prévenu avait proféré des menaces graves. Dans ses vidéos, diffusées devant la cour, on l'entendait menacer le journaliste de pénétration anale. "Dans notre droit pénal, c'est un viol", a souligné l'avocat qui a dénoncé la volonté "d'humilier et de rabaisser" et soutenu que certains, encouragés par cette vidéo, pourraient avoir l'envie "d'aller beaucoup plus loin". L'avocate du prévenu, Petra Lalevic, a aussi condamné également les injures proférées par son client, mais elle a ajouté que "sa démarche aussi bête et stupide soit-elle était d'humilier M. Zemmour, pas de le menacer d'un crime".