Lors du dernier épisode de Koh-Lanta, La Tribu maudite diffusé mardi 17 septembre 2024 sur TF1, quatre aventuriers ont quitté le jeu. Nathanaël et Vanessa ont perdu l'épreuve de l'île maudite, Michel a été éliminé au conseil et Alexandre a pris la décision d'abandonner. Auprès de Purepeople, le kinésithérapeute venu de Paris se livre sur les raisons de son choix. Il évoque également son comportement dans l'aventure ou encore l'étiquette de stratège qui lui colle à la peau malgré lui.
Pourquoi ce choix d'abandonner ?
Choix difficile... Je ne prenais plus suffisamment de plaisir comparé au début. Le manque de mes filles et de ma femme se faisait ressentir. Aussi, on ne s'en rend pas forcément compte à la télé mais le temps est long. Quand je m'ennuie, je cogite. Et quand je cogite, ce n'est pas bon.
Cela fait un moment que cela semblait difficile pour vous... Quel rôle ont joué les conditions de vie ?
C'est vraiment au niveau du mental que je n'ai pas tenu. La faim ne m'a pas tant affecté. Je ne suis pas un gros mangeur. Les conditions d'hygiène et de nutrition n'étaient pas forcément compliquées pour moi. C'est une décision réfléchie, je ne l'ai pas prise sur un coup de tête. Il y a eu des hauts et des bas de manière cyclique alors je me suis posé la question de savoir ce que j'allais faire. Ce qui a pesé dans la balance, c'est que le pourcentage de plaisir que je prenais sur place n'était pas assez élevé comparé au pourcentage de manque de mes filles et de ma femme.
Vous dites avoir sous-estimé Koh-Lanta, de quel aspect parlez-vous ?
Je pensais à la distance avec mes proches. Maintenant, est-ce que j'ai sous-estimé Koh-Lanta ou est-ce que je me suis surestimé ? Je ne sais pas. Je ne m'attendais pas à prendre conscience que ma femme et mes filles étaient mes bras et mes jambes. C'était complexe. C'est un jeu mais c'est un jeu long. Je pense que psychologiquement ou mentalement, je n'étais pas suffisamment prêt pour tenir l'intégralité de l'aventure. Je n'avais jamais été séparé de ma femme et mes filles.
Vos camarades n'ont pas compris votre décision, notamment Ugo qui semble embêté... Qu'en pensez-vous ?
Ils ont raison ! J'ai toujours été le genre de mec qui râlait dans son canapé quand il voyait un abandon. Et puis j'ai fait la même chose. C'est rentré en compte dans ma décision. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis !
Dans votre portrait, on vous voit proche de vos filles. Comment ont-elles réagi lors de votre retour ?
Elles sont jeunes, elles ne connaissent pas Koh-Lanta. Je les ai prévenues au fur et à mesure de mes étapes de casting qu'il était fort possible que je m'absente un long moment, sept semaines. La grande de 6 ans le comprenait plus ou moins. Elle avait regardé une fois les poteaux avec ses cousins, elle avait une idée du truc. Par contre la plus jeune a 2 ans. Allez lui faire comprendre que je m'en vais et que je ne vais pas lui téléphoner ni rien... On a beau lui expliquer, elle ne comprend pas. Comme tout bon père qui se respecte, elles n'ont vu que les bons côtés des épisodes. Elles ont vu l'épreuve des cocos, elles ont aussi vu l'épisode où j'ai choisi de voter contre Ari. Je ne voulais pas lui montrer le moment où je craque et m'énerve sur les radeaux.
Difficile de renvoyer cette image à son enfant...
Ce n'est même pas une question d'image. Je discute beaucoup avec mes filles. Et je dis toujours à ma grande de ne pas abandonner. Et là, quand je suis rentré de Koh-Lanta, j'ai dû expliquer... Encore une fois, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Donc je lui ai expliqué que j'avais tort et que parfois c'est la meilleure solution. Si ça nous coûte personnellement et psychologiquement, il faut savoir prendre cette décision même si elle n'est pas simple. Donc j'arrête de dire à ma fille que l'on abandonne pas.
Vous avez joué un rôle dans la stratégie du groupe, notamment en éliminant Ari. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
J'estime qu'Ari était moins performant que Marie. Ce n'était même pas une stratégie, j'ai juste été objectif. Je l'ai joué comme si j'étais dans mon canapé : celui que j'estime être le moins fort doit partir. On a Marie qui a fait des triathlons, des ultra trails et j'en passe. C'est qu'elle en avait sous le pied. Ari me semblait moins performant et donnait en tout cas l'impression d'avoir moins la niaque. Il n'y avait pas besoin d'être stratège dans les premiers temps de Koh-Lanta, ça prend son sens après la réunification.
Après une épreuve, vous indiquez même vouloir éliminer Lola de l'équipe adverse. Pourquoi cela ?
A ce moment, je suis énervé par la défaite. On venait de perdre l'épreuve des catapultes, que j'affectionnais énormément parce qu'il faut de la précision et ça me plait. Là j'ai contre performé. La dernière quille à faire tomber, celle qui est relativement loin, est celle que je visais depuis le départ et que je n'ai pas touché du tout. Si on perd, je ne vais pas dire que c'est de ma faute... mais en tout cas si on ne gagne pas, c'est parce que je ne la touche pas. Donc je suis énervé. Je n'affectionne pas ceux qui se mettent un peu trop en avant et j'ai trouvé que c'est ce que faisait Lola. Je me suis exprimé auprès de mes camarades au départ et Denis Brogniart ayant l'ouïe fine m'a entendu et m'a donc demandé ce que j'ai. Étant relativement sans filtre comme dirait Ugo, je dis ce qui me passe par la tête à l'instant T.
Que pensez-vous des polémiques autour d'elle ?
La vie en société n'est pas simple. Il faut savoir se découvrir les uns et les autres en sachant qu'on est dans une aventure où on est tous sur un siège éjectable. On adopte tous une forme de masque, on essaye d'être homogène par rapport au groupe. Je pense que Lola n'a pas mis de masque et ça a pu déplaire.
Sur les réseaux sociaux, certains s'agacent de votre attitude et vous jugent "trop stratège". Qu'avez-vous à répondre à cela ?
Je ne crois pas avoir été stratège lors de mon aventure. J'ai juste été franc sur chacune de mes interventions. Effectivement, je transpire la stratégie parce que j'ai été catégorisé comme tel dès le départ. Mais quand vous êtes face à des mecs qui font des mètres ou qui sont gaulés comme pas possible, on se doute bien que j'ai d'autres atouts. Et comme je suis aussi assez observateur, on peut se dire que c'est de la stratégie. Je l'ai assumé dans le portrait, mais dans le fond dans le jeu je ne l'ai pas vraiment été. J'avais juste besoin de suivre mes idées, d'où mon vote sur Ari. Je n'ai pas voulu faire le mouton, ce n'est pas dans mon tempérament.
Votre comportement sur l'épreuve des radeaux a également beaucoup fait parler...
J'ai négocié un long moment pour qu'on mette le flotteur du côté que j'estime être le bon. Et puis après pour le deuxième radeau, on change. Ce qui me perturbe, c'est que toute mon argumentation est oubliée. Et ce qui m'énerve surtout, c'est qu'au bout du compte, on ne va pas au bout de nos idées. Quand je l'ai fait savoir, je sens que ça gêne un peu. Alors plutôt que de perdre mon sang froid et de rentrer dans un conflit inutile, j'ai préféré prendre du recul. La colère que j'ai sur le moment se transforme en une quantité d'émotion et j'en arrive à lâcher quelques larmes parce que je suis énervé et frustré. Mais effectivement en voyant la scène à la télé, on a l'impression que je suis un gamin de 15 ans qui va bouder. Je le conçois. Moi je trouve que mon attitude est simplement réfléchie. Je n'avais pas envie de m'embrouiller, je m'entendais bien avec tout le monde. Je me dis juste qu'on verra bien lors de l'épreuve.
Quel a été votre premier geste ?
J'ai débriefé de toute l'aventure à ma femme. Je ne vous cache pas qu'elle a été ravie de me voir rentrer plus tôt. Elle me connaît, elle sait que je ne suis pas simple le matin au réveil. Donc les radeaux, ça l'a fait énormément rire parce que je sortais de ma sieste. Et effectivement dans ces moments je suis un petit peu plus irritable. Elle a dit à nos potes avec de l'ironie malgré tout : "J'ai ça tous les matins !" Mais elle n'était pas mécontente de me voir garder ma ligne de conduite et aller au bout de mes idées.
Qu'est-ce qui a changé dans votre vie depuis Koh-Lanta ?
J'ai repris ma vie comme avant. J'accompagne mes filles le matin à l'école, je vais les chercher le soir et je retourne bosser après. Je ne prends pas moins de patients qu'avant, je m'occupais déjà de mes filles avant et je continue de le faire. Je n'ai rien changé de particulier. J'essaye peut-être d'être un peu plus agréable le matin.
Certains patients au cabinet vous reconnaissent depuis ?
Très peu. Il y a des patients que je suis depuis quelque temps déjà qui m'ont vu à la télé, mais c'est tout.
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