La double explosion survenue à Beyrouth mardi 4 août 2020 suscite une vive émotion. De nombreuses célébrités, françaises et étrangères, ont réagi au drame et exprimé leur solidarité avec le peuple libanais, tandis que le président Emmanuel Macron s'est rendu sur place. Ibrahim Maalouf, qui s'est joint à cet élan de soutien, a vécu cette tragédie de près. Il séjourne dans la banlieue de la capitale libanaise et raconte : "On a cru qu'on se faisait bombarder."
C'est avec Nice-Matin qu'Ibrahim Maalouf a parlé de la double explosion qui s'est produite dans le port de Beyrouth. Le trompettiste un temps accusé d'agression sexuelle sur mineure puis relaxé a confié au quotidien niçois qu'il était en famille, à 15 kilomètres de Beyrouth, et avait ressenti le souffle de la déflagration : "Le drame dans le drame, c'est qu'il y a eu deux explosions. La première n'a pas été la plus meurtrière. Beaucoup de gens sont allés regarder par la fenêtre ce qui se passait. Et la seconde explosion a soufflé leurs fenêtres. Enormément de gens se sont pris des vitres, et même les cadres de fenêtres !"
"On a entendu la première explosion, longue et sourde, alors qu'on papotait tranquillement. On s'est regardés un peu bizarrement, sans réagir. Malheureusement, on a l'habitude. J'ai pensé, 'Il doit y avoir un attentat, une voiture piégée...', ajoute Ibrahim Maalouf, natif de Beyrouth. Quelques secondes après, il y a eu cette énorme déflagration. Celle-là était monstrueuse, monstrueuse ! La maison a tremblé. On a cru qu'on se faisait bombarder. J'ai appelé ma fille et ma famille, on a couru sous les abris qu'on utilisait dans les années 1980 durant la guerre civile. Trente ans plus tard, on en est encore là..."
Dans son entretien avec Nice-Matin, Ibrahim Maalouf dénonce également les responsables de cette explosion, qui a fait au moins 135 morts et plus de 4000 blessés. "Même si c'est un accident, une catastrophe comme celle-ci ne peut être que de la responsabilité de ceux qui décident. Ces tonnes de nitrate d'ammonium sont stockées dans un entrepôt depuis des années : tout le monde le dénonce depuis très longtemps, et personne n'a bougé ! Des personnes sont responsables de les avoir gardées à proximité de la population civile, dans un endroit très fréquenté. C'était une bombe à retardement", condamne le musicien.
Malgré tout, il est persuadé que le Liban et sa capitale se relèveront.