Gérard Depardieu est dans la tourmente. Mais il peut compter sur certains soutiens, comme celui de sa famille et de sa fille Julie, qui l'a défendue hier soir sur le plateau de L'Heure des pros sur CNews, mais aussi celui de Fanny Ardant. La célèbre actrice s'est exprimée ce mardi 19 décembre, sur RTL : "Une fois que l'on a un ami, si on trahit notre ami, on est une balance, c'est un terme en prison. C'est-à-dire qu'il faut rester fidèle aux gens qu'on aime".
"Moi, j'ai toujours pensé que la plus grande force d'un pays, c'était la liberté, la diversité des opinions, les discussions, la dialectique. Tandis que là, je peux dire que ce qu'il se passe avec Gérard, c'est une mise à mort", a-t-elle ajouté, avant de fustiger le "tribunal populaire" dont est victime l'acteur d'après elle : "À partir du moment où une accusation a été jetée sur lui... Je pensais que c'était l'un des piliers de la démocratie, la justice. Et donc, la justice ne s'exprime plus ? Ce n'est que la voix populaire ? Moi, j'ai toujours pensé qu'une nouvelle société qui s'instaurait par la peur était une société totalitariste".
Quant aux images diffusées par l'émission Complément d'enquête consacrée à l'acteur, où on l'entend sexualiser une enfant de 10 ans lors d'un voyage en Corée du Nord avec Yann Moix, elle explique ne pas les avoir vues : "Je ne regarde jamais la télévision , je n'écoute jamais la radio et je n'ai pas de réseaux sociaux. Je ne me suis jamais instaurée en tant que juge. Je pense que c'est très difficile de juger. Il y a un côté 'vous êtes Monsieur Parfait, vous êtes Madame Parfaite ?'. Il y a ce côté 'tribunal' que je déteste. Si j'aime quelqu'un, je le défendrai."
De son côté, l'actrice Judith Godrèche a été invitée à prendre la parole alors qu'elle fait la promo de sa nouvelle série, "Icon of a French Cinema", sur Arte. Elle n'a, de son côté, rien à reprocher à l'acteur niveau comportement... elle n'a pas connu le même Depardieu que les autres. Visiblement mal à l'aise, l'ex de Dany Boon a expliqué qu'elle était choquée par les images du Complément d'Enquête, mais qu'elle n'avait jamais eu quoi que ce soit à reprocher au monstre sacré du cinéma. "Moi, mon expérience avec lui n'a rien à voir avec ça. Il s'est toujours très, très bien comporté avec moi", explique-t-elle, car elle a tourné deux films avec lui. Léa Salamé rappelle que la réalisatrice lui avait expliqué en off que sur les scènes de baiser, il l'embrassait sur la joue pour ne pas l'embarrasser. "Il était très pudique. Je suis très bouleversée par ce qu'il se passe et par ce que je vois", a ajouté Judith Godrèche.
Rappelons que la statue de Gérard Depardieu au musée Grévin a été retirée, et que la diffusion de ce documentaire a eu des répercussions à l'international. L'acteur de 1492: Christophe Colomb a ainsi été radié de l'Ordre national du Québec et de son titre de citoyen d'honneur de la commune d'Estaimpuis, en Belgique.Il est faux par contre que France télévisions a supprimé de sa programmation l'ensemble des films de l'acteur.
Si la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a fait savoir qu'une "procédure disciplinaire" allait être engagée pour statuer le sujet, en ce qui concerne sa Légion d'honneur, une initiative qu'Emmanuel Macron n'aurait pas appréciée d'après le JDD, puisque l'acteur est toujours présumé innocent. Les avocats de l'acteur ont également réagi via un communiqué à cette annonce de la ministre.
Aujourd'hui installé en Belgique, afin de se mettre à l'abri de toute cette pression médiatique, Gérard Depardieu est actuellement visé par trois plaintes pour viol et agression sexuelle. Une première ayant été déposée par la comédienne Charlotte Arnould, puis une seconde par Hélène Darras. Mais ce mardi 19 décembre, on apprend via Libération et l'AFP que la journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza a à son tour déposé plainte en Espagne ce mardi contre l'acteur français pour viol, pour des faits qui remontent à 1995, à Paris. Une plainte qui a peu de chance d'aboutir sur le plan juridique, les fais étant à priori prescrits en France.
La journaliste avait alors 23 ans et l'acteur 46 ans. Elle évoque "une intrusion sans aucun consentement, à aucun moment" et dit s'être sentie "paralysée" durant les faits. L'acteur nie ces accusations comme les précédentes.
Gérard Depardieu reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive de tous les dossiers.