Le 13h de TF1 présenté par Jean-Pierre Pernaut , journal télévisé le plus populaire de France, a connu un raté inhabituel le jeudi 23 juin...
Alors qu'un sujet sur le contrat de responsabilité parentale (CRP) mis en place dans le cadre de la loi contre l'absentéisme scolaire par le président (UMP) du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti esti diffusé, une mère de famille témoigne de sa situation : "J'ai un enfant qui ne va plus à l'école, qui commence à sécher. Je suis un peu inquiète, l'éducation m'a alertée". Le témoignage est parfait.
Mais quelques heures après, la supercherie éclate. Jacques Victor, président du groupe Communiste au conseil général a reconnu cette femme. Et la vérité est tout autre. Le site internet de France Info révèle alors la vérité et cite Jacques Victor : cette femme n'a pas d'enfant et se trouve être l'attachée de presse d'Eric Ciotti...
Les réactions ne se sont pas fait attendre, et TF1, par l'intermédiaire de sa directrice de l'information Catherine Nayl a exprimé son mécontentement : "Je suis en colère par rapport à la façon dont les journalistes de Nice Matin, qui travaillent dans le cadre de nos accords avec la presse quotidienne régionale, ont réalisé leur reportage". Catherine Nayl s'est donc empressée de joindre Frédéric Touraille, directeur général délégué de Nice Matin pour lui demander des explications. "Je lui ai dit mon extrême mécontentement. Ce n'est pas à moi de voir quelles sont les suites à donner, mais je ne peux pas accepter ça sur l'antenne de TF1" a-t-elle poursuivi.
Du côté de Nice Matin, on rejette la faute sur la filiale chargée de réaliser le reportage : "C'est une filiale qui réalise les reportages dans le cadre de contrats de correspondance avec TF1, pas la rédaction. Je ne veux pas que cette affaire lui porte préjudice" a précisé Frédéric Touraille, par ailleurs gérant de cette fameuse filiale, NMTV.
Du côté du conseil régional, Eric Ciotti a également réagit : "Je n'étais pas au courant. C'est une faute professionnelle", précisant que son attachée de presse avait témoigné "à la demande de TF1". Une attachée de presse qui a finalement présenté sa démission, accepté immédiatement par le président du conseil régional.
Mais comment en est-on arrivé là ? On se souvient des reportages tronqués de France 2, David Pujadas ayant dû présenter ses excuses ou de M6 rappelée à l'ordre par le CSA ou encore du faux reportage exclusif sur le pape présenté au JT de Laurence Ferrari ...
Le Parisien donne des précisions sur les circonstances de cette histoire... Selon le quotidien, une mère de famille qui devait intervenir en tant que témoin a fait défection. La jeune attachée de presse a donc remplacé au pied levé cette personne, sans penser aux conséquences. Aujourd'hui "effondrée" selon ses proches, elle leur a expliqué les raisons de ce faux témoignage : "J'ai fait une grosse bêtise, mais les journalistes qui ont réalisé le reportage ont insisté, à plusieurs reprises, pour que je lance le sujet, que j'ai fini par céder..."
Résultat des courses, le journaliste interviewer et le caméraman ont été mis à pied trois jours et ils sont convoqués par la direction de NMTV ce mardi. Quant à TF1, Jean-Pierre Pernaut présentera ses excuses aux téléspectateurs en expliquant ce qui s'est passé a indiqué Catherine Nayl qui ne décolère toujours pas : "Le reportage effectué est inacceptable, il met en cause la crédibilité de la chaîne. Alors qu'à notre niveau, rien ne permettait de détecter le faux témoignage". Avant d'ajouter que leur partenariat avec Nice Matin n'était pas menacé : "L'acte commis est un acte individuel. Ni le conseil général des Alpes-Maritimes, ni TF1 n'en sont responsables. Ce n'est pas à TF1 de sanctionner les fautifs."