A voir les images de joie qui accompagnaient la victoire de l'équipe de France de Fed Cup ce week-end, on aurait pu croire que les Bleues d'Amélie Mauresmo avaient glané le titre... Mais non. La France venait simplement de sauver sa peau en deuxième division mondiale de l'équivalent féminin de la Coupe Davis. Des émotions qui en disaient long sur l'état d'esprit de l'équipe de France.
Portée par une Marion Bartoli revancharde après son rendez-vous manqué face à l'Allemagne, pour son grand retour sous le giron tricolore, l'équipe de France n'a rencontré que peu de difficultés face à la modeste équipe du Kazakhstan. La numéro un française avait ouvert la voie lors de son premier match, transcendée par l'enjeu et l'ambiance du Palais des sports de Besançon. "Je me rends compte que je suis faite pour ça, déclarait une Marion Bartoli radieuse à l'issue de ce week-end victorieux. Ça me galvanise, je n'ai pas du tout senti une chape de plomb. Au contraire. J'étais là et c'était mon truc."
L'occasion pour la jeune femme de rendre hommage à sa capitaine Amélie Mauresmo, qui avait refusé d'intégrer Marion Bartoli à l'équipe, avant que cette dernière n'accepte de lâcher son père pour enfin défendre les couleurs de son pays, elle qui avait été privée de Jeux olympiques londoniens pour ne pas s'être pliée aux exigences de la Fédé. "Si je n'avais pas eu Amélie sur la chaise, cela aurait peut-être été différent. Je me sentais tellement bien dans cette équipe. Depuis mercredi, je suis concentrée à 100% sur ce que j'ai à faire. Je me suis mise dans une espèce de bulle et je n'en suis pas sortie." Même son père, Walter, avec qui elle entretient une relation fusionnelle et qui était en tribunes, s'est montré discret, laissant sa fille s'imprégner de cette ambiance si particulière de la Fed Cup.
La numéro un mondiale ayant répondu aux attentes, les autres Bleues n'avaient qu'à suivre le chemin tracé, à l'image d'une Alizé Cornet retrouvée après son non-match du samedi, ajoutant ainsi une nouvelle ligne au chapitre des rencontres perdues par la 33e mondiale avec le maillot bleu sur le dos. Mais plutôt que de craquer, la jeune fille s'en est ouverte à l'encadrement, et notamment à sa capitaine Amélie Mauresmo, qui a su trouver les mots justes pour motiver sa joueuse, laquelle allait apporter le point de la victoire aux tricolores : "Je n'hésite jamais à dire à Amélie mes craintes et comment je me sens. Avant, je n'osais pas trop car je me faisais un peu casser à chaque fois. J'ai dit à Amélie : 'je me sens de jouer, j'ai confiance en moi, mais je suis morte de trouille.'" Les mots de la capitaine ont fait mouche, et malgré une nervosité palpable avant le dernier simple de la série, qui pouvait offrir la victoire aux Bleues, Alyzée Cornet s'est employée à accrocher la victoire.
De quoi satisfaire une capitaine heureuse et comblée : "Tout le monde est content, mais on est encore en deuxième division. On peut voir l'avenir avec un peu plus d'ambitions maintenant. Un groupe se forme et se construit tranquillement." Avec un bel avenir devant lui.