Mercredi 21 mars, La Cour suprême mexicaine s'est prononcée contre la libération de Florence Cassez. La Française de 37 ans est toujours condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements, association de malfaiteurs et possession d'armes. Depuis six ans, trois mois et douze jours, la Française - soutenue par Marion Cotillard, Alain Delon et Melissa Theuriau, qui lui a tout récemment rendu visite - est en détention à la prison de Tepepan dans le sud de Mexico. Et maintenant ? Tout n'est pas perdu.
La Cour suprême est composée de cinq juges, dont Arturo Zaldivar qui proposait d'annuler la sentence et de libérer immédiatement Florence cassez. Les quatre autres juges devaient se prononcer à leur tour. Au final, deux d'entre eux ont voté contre sa libération, deux autres pour et le cinquième propose la tenue d'un nouveau procès. En revanche, ils sont quatre à reconnaître les violations des droits fondamentaux de Florence Cassez. Comme les magistrats ne sont pas parvenus à s'entendre, le dossier sera confié à un nouveau juge, qui sera chargé de proposer une nouvelle audience à la Cour suprême. Comme l'écrit Le Monde, l'hypothèse la plus vraisemblable est l'organisation d'un nouveau procès. Cela pourrait prendre plus d'une année...
Dans Le Figaro, Franck Berton, avocat de Florence Cassez, dénonce des pressions politiques de la part du président Calderon qui "a directement influencé le pouvoir judiciaire". Felipe Calderon a déjà fait pression pour qu'en février 2011, le pourvoi en cassation de Florence Cassez soit rejeté et il avait refusé son transfert en France deux ans plus tôt. L'espoir vient aussi des urnes, car le candidat favori à la présidentielle, Enrique Peña Nieto, du Parti révolutionnaire institutionnel, soutient Florence Cassez. Pour Libération c'est un "soutien inestimable" pour la jeune femme. Les élections se tiendront le 1er juillet prochain.
D'autres soutiens s'organisent, comme celui des autorités religieuses qui après enquête se sont rangées du côté de la jeune femme. Un appui non négligeable car au Mexique, il est possible de faire du lobbying auprès des juges. Quant aux associations de victimes d'enlèvement, elles continuent de se déchirer sur le cas Cassez. L'avocat de la Française déclare dans Libé que l'une d'elles "vient de demander notre dossier sur l'affaire pour éventuellement reconsidérer sa position". Il faut rappeler que Florence Cassez a un énorme handicap : une opinion publique défavorable à sa libération et pour cause... Le 9 décembre 2005, au lendemain de sa véritable arrestation, la police judiciaire fédérale simule devant les caméras de télévision une nouvelle arrestation de la jeune femme, de son compagnon et la libération de trois otages. Des images, montées de toutes pièces, terribles, qui auront, aujourd'hui encore, les conséquences que l'on sait...