Depuis le 30 décembre dernier, date à laquelle deux reporters de France 3 ont été enlevés sur une route de l'est de l'Afghanistan, le gouvernement tente de négocier avec les talibans, qui menacent de tuer leurs otages.
Les ravisseurs viennent d'intensifier leur chantage, en envoyant une vidéo à plusieurs médias occidentaux, dans laquelle ils réclament à Kaboul et Washington la libération de prisonniers en échange de la remise en liberté des deux Français. La séquence n'est pas datée mais Hervé Morin, le ministre de la Défense, avait déclaré vendredi avoir "la conviction" que les détenus étaient "en vie", en précisant avoir reçu des preuves qui appuyaient ses déclarations.
France Télévisions a dévoilé hier l'identité des journalistes, qui travaillent pour le magazine Pièces à conviction. Il s'agit d'Hervé Ghesquière, 47 ans, et Stéphane Taponier, 46 ans, retenus avec leur traducteur, leur fixeur (qui organise les rendez-vous), et leur chauffeur.
Selon le quotidien Métro, Paul Nahon, directeur de l'information de France 3 a déclaré : "Nous avons choisi de diffuser cette vidéo dans nos journaux télévisés de ce lundi soir car la vie de nos confrères du magazine Pièces à conviction est plus que jamais en jeu. Ils pourraient en effet être exécutés et se trouvent dans une situation vraiment délicate".
Notez qu'une première vidéo, dans laquelle les deux otages disaient être bien traités, avait déjà été diffusée en février dernier par la chaîne al-Jazeera. Vous pouvez regarder la dernière en date ci-dessus, qui témoigne de l'urgence dans laquelle se trouve malheureusement les otages...
La diffusion de ces images a provoqué hier un débat très vif chez France Télévisions. La rédaction de France 3 voulait absolument que les extraits de la vidéo ne soient pas floutés. Mais Patrick de Carolis "a décidé de flouter et de masquer le visage de nos confrères et a interdit la diffusion d'un reportage des deux journalistes avant leur enlèvement". L'explication de cette décision est étonnante : "afin de repecter leur dignité", a décrété la direction.
Nous connaissons maintenant le visage des deux journalistes que les talibans afghans ont de nouveau menacé de tuer...