Le 13 février dernier, Franck Ribéry se retrouvait nez à nez avec un inconnu dans le vestiaire du centre d'entraînement du Bayern de Munich. Un Français répondant au prénom d'Olivier, âgé de 30 ans, et venu obtenir des explications auprès de l'international tricolore concernant un chien laissé à ses bons soins.
Dans une interview donnée à L'Équipe, Franck Ribéry avait expliqué qu'il avait eu une conversation avec l'intrus, avant que celui-ci ne fuie en entendant le son des sirènes des voitures de police. La presse avait fait état d'une altercation, une version démentie par Kaizer Franck qui avait assuré avoir eu connaissance du chien en question et des raisons qui avaient poussé l'homme à débarquer au coeur du camp de base du Bayern Munich.
Croisé terrier et cigarette
Le magazine SoFoot, en kiosques ce mercredi 6 mars, a retrouvé le fameux Olivier pour obtenir sa version des faits, qui diverge sensiblement de celle de Franck Ribéry. Le jeune homme est en fait propriétaire d'une chienne, Oito, et avait tenté sa chance en Allemagne pour trouver du boulot. Le dénommé Olivier, qui vit dans un centre pour sans-abri en Bavière, espérait confier sa chienne, un croisé terrier, à l'ancien joueur de l'OM qu'il avait rencontré par le passé à la Commanderie, le centre d'entraînement du club phocéen, espérant que le footeux le reconnaîtrait. Mais recalé à l'entrée du centre d'entraînement, Olivier avait tenté sa chance à plusieurs reprises, allant jusqu'à attacher un message au collier de sa chienne jusqu'au jour où... "Au moment où j'arrive devant le portail du stade, le gardien sort pour fumer une clope. [...] Le portail est resté ouvert, j'ai lâché mon chien et la première chose qu'il a faite, c'est courir vers le ballon. De mon côté, je suis parti, je me suis dit qu'ils allaient s'occuper du chien", raconte-il. Manque de bol, la chienne est interceptée et envoyée dans un chenil, la sécurité pensant avoir à faire à un chien d'attaque.
Alors que s'est-il passé, ce 13 février ? Olivier souhaitait avoir des explications concernant son chien et explique s'être introduit dans l'enceinte du centre d'entraînement, sans artifices, alors que la sécurité prétend qu'il s'est fait passer pour un membre de la famille du joueur.
Rencontre amicale et agents de sécurité
"Quand les agents de sécurité disent que je me suis fait passer pour quelqu'un de sa famille, c'est faux, dément-il vigoureusement. Il n'y avait personne, j'ai marché, marché, marché, et je suis arrivé aux vestiaires. Là, j'ai croisé un joueur – celui qui a beaucoup de cheveux, là – je lui ai dit que j'attendais Franck et je lui ai demandé où était sa place. Il me l'a indiquée. J'ai respecté, j'ai pas touché ses affaires, ni avec les mains ni avec les pieds, rien. Je lui ai dit : 'Salam alikoum.' Il a répondu : 'Alikoum salam.' Je lui ai demandé si je pouvais parler avec lui deux minutes, il m'a dit : 'Oui. Mais qu'est ce que tu fais ici ?' Je lui ai dit que j'étais venu pour lui parler, que ça faisait trois, quatre fois que je venais à l'entraînement. Il me dit : 'Bon d'accord, viens on va dehors.' "
Sauf que. Dehors, Ribéry, qui passera prochainement devant le tribunal dans l'affaire Zahia, lui demande de l'attendre, et quelques minutes plus tard, ce sont les membres de la sécurité qui débarquent pour lui demander des comptes. Olivier a beau expliquer que c'est le Français qui lui a demandé d'attendre là, les vigiles ne croient pas sa version et s'adresse alors à Ribéry, entre-temps rentré au vestiaire : "Les agents sont entrés dans les vestiaires pour demander à Ribéry ce qu'il en était. Là, il est sorti et il a dit texto : 'Mais c'est qui, ce pélo, je ne le connais pas, c'est qui ce pélo ?' Je lui ai dit : 'Ah c'est comme ça, je suis un pélo, moi ?' " Et Olivier de quitter le centre d'entraînement sans être inquiété, contrairement à ce qui avait été dit.
Le lendemain, le jeune homme est interpellé alors qu'il se rend à l'entraînement du petit club amateur du Phönix München... Conclusion : "Franchement, si Ribéry m'avait dit qu'il ne pouvait rien faire pour moi, j'aurais passé mon chemin. Mais jamais je n'aurais imaginé qu'il me remballe comme un clodo."