Plombé par l'affaire Cahuzac, au plus bas dans les sondages et contesté comme jamais, François Hollande avait grandement besoin de se ressourcer. Après sa visite d'Etat au Maroc, le président s'est donc rendu samedi 6 avril dans son fief de Corrèze, et précisément dans la ville de Tulle, où il a été maire entre 2001 et 2008. Arrivé au bras de Valérie Trierweiler, soutien primordial pour affronter cette éprouvante période, le chef de l'État est également venu remettre les insignes de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite à d'anciens Résistants.
Au cours de la cérémonie, qui se déroulait dans les salons de la préfecture de Tulle, François Hollande n'a pas éludé l'affaire Cahuzac qui ébranle le gouvernement à l'aube de son premier anniversaire à la tête de l'Etat, appelant "chacune et chacun" à servir la République "d'une manière exemplaire", "dans un moment où il doit y avoir des valeurs qui doivent être portées, une exigence morale." D'abord tenue à l'écart, la presse a finalement été acceptée dans les salons de la préfecture.
Attendu par des dizaines de manifestants contre le gaz de schiste d'une part puis des opposants au mariage pour tous de l'autre, François Hollande les a soigneusement évité en arrivant à la cérémonie par les jardins de la préfecture. Le président, qui ne devait cette fois pas effectuer de bain de foule, a surpris tout le monde en déambulant finalement dans les rues de Tulle après un déjeuner à huis clos. À l'aise et souriant sous les yeux bienveillants de Valérie Trierweiler, le chef de l'État a claqué de nombreuses bises, saluant les passants, notamment des enfants et quelques personnes âgées aux fenêtres. A la question "avez-vous envisagé de renoncer à cette promenade", le président a répondu "Ca m'aurait coûté..." Une fausse note cependant : alors qu'il parcourait les allées d'un salon du livre pour la jeunesse, un jeune homme s'est penché vers lui pour lui murmurer "faudrait pas oublier d'être de gauche, monsieur".
Une petite bouffée d'oxygène quand même pour François Hollande. "Ici, je suis chez moi, à l'aise, libre (...) Je voulais un contact simple comme je le fais régulièrement ici en Corrèze et j'y reviendrai", a déclaré l'ex-maire de Tulle. Bras dessus bras dessous avec la toujours élégante Valérie Trierweiler, le président a affiché aux côtés de la "première dame" une unité à toute épreuve, avant de regagner son bureau à l'Élysée dans l'après-midi.