Loin de l'image que le grand public avait bien voulu lui donner suite à son roman 99 Francs, Frédéric Beigbeder se révèle un homme "assez vieux jeux". Ce qui ne l'a pas empêché d'épouser une jeune femme de 25 ans sa cadette en troisième noces, lui qui cherche encore et toujours la définition de l'amour...
Dans les colonnes de Madame Figaro, l'écrivain, journaliste et animateur profite de la parution de son dernier ouvrage, Conversations d'un enfant du siècle, recueil d'entretiens avec ses héros, les écrivains, pour se livrer un peu. Futur papa d'un second enfant (il est le père de la belle Chloé, 16 ans, issue de sa relation avec Delphine Valette), fruit de son amour pour Lara Micheli, il aura alors cinquante ans à sa naissance, cinquante bougies qu'il soufflera le 21 septembre prochain, "alors qu['il] je ne peux plus jouer les jeunes premiers." Un nombre qui semble effrayer notre directeur de la rédaction du magazine Lui.
Il est absurde de vouloir aimer une femme
"Je veux vivre longtemps, confie-t-il à Madame Figaro. Je vois la mort rôder et je refuse que ce manège s'arrête..." Ce manège, c'est avec Lara Micheli qu'il le vit actuellement. Sa troisième épouse avec qui il a convolé en justes noces aux Bahamas l'an passé. "L'institution du mariage me plaît", explique-t-il ajoutant : "Après le communisme, c'est la dernière utopie." Antithèse du couple formé par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, couple très libertaire, Frédéric Beigbeder se dit "vieux jeux", même s'il reconnaît ne pas savoir ce qu'est l'amour. "Si je le savais, j'arrêterais d'en parler. Il est absurde de vouloir aimer une femme. La logique voudrait que tout le monde devienne homosexuel. Les hétéros ont choisi la complexité. Il n'y a pas plus opposés qu'un homme et une femme", argumente-t-il pour Madame Figaro.
L'auteur de L'amour dure trois ans est aujourd'hui un homme comblé, futur papa à la fois épanoui et angoissé, qui publie Conversations d'un enfant du siècle. "Moi, je veux tout, être aimé, reconnu, adulé et en même temps écrire seul dans ma chambre avec ma baguette et mon camembert, comme Simenon, puis mourir jeune dans un caniveau avec une gloire posthume", glisse-t-il avant de préciser avec malice : "C'est foutu, c'est trop tard."
Frédéric Beigbeder, à retrouver en interview dans les colonnes du Madame Figaro du 18 septembre 2015 et dans les pages de Conversations d'un enfant du siècle aux éditions Grasset.